LEMONDE : 14 novembre – Le rapport de l’agence aux 35 Etats gouverneurs, incluant l’accord de l’Iran, intervient in extremis avant une réunion du Conseil le 25 novembre à Vienne. Au cours de cette réunion doit être décidé si oui ou non l’Iran sera déféré devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour des sanctions éventuelles.
Au terme d’intenses négociations, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et l’Iran semblent être parvenus à un accord. L’AIEA a reçu, dimanche 14 novembre, une lettre officielle de l’Iran confirmant que Téhéran a donné son accord à une suspension de l’enrichissement de l’uranium, a indiqué un porte-parole de l’Agence.
Des diplomates iraniens et proches de l’AIEA ont confirmé la remise de la lettre, dimanche soir au siège de l’agence onusienne à Vienne.
Le principal négociateur iranien, Hassan Rohani, avait indiqué auparavant à Téhéran que son pays avait donné son accord pour suspendre « presque toutes » ses activités d’enrichissement de l’uranium dans le cadre d’un accord avec l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne. « Nous avons accepté de suspendre quasiment toutes les activités liées à l’enrichissement », a déclaré M. Rohani à l’issue d’une rencontre avec les ambassadeurs des trois pays de l’UE à Téhéran.
« La suspension est valable le temps des négociations » en vue d’un accord de coopération à long terme que les Européens ont offert en contrepartie de la suspension, a précisé un proche de Hassan Rohani, Hossein Moussavian, sans préciser de durée. « Les négociations vont commencer le 15 décembre », a-t-il spécifié.
Cet accord doit réduire les risques pour l’Iran d’éventuelles sanctions des Nations unies.
D’ÉVENTUELLES SANCTIONS À L’ONU
Les diplomates à Vienne n’ont pas donné de précisions sur la lettre qui devait encore être réceptionnée par le directeur-général de l’AIEA, Mohamed ElBaradei. « La lettre sera reprise dans un rapport au Conseil des gouverneurs de l’AIEA qui sera distribué demain » (lundi) , a indiqué le porte-parole de l’AIEA.
Le rapport de l’agence aux 35 Etats gouverneurs, incluant l’accord de l’Iran, intervient in extremis avant une réunion du Conseil le 25 novembre à Vienne. Au cours de cette réunion doit être décidé si oui ou non l’Iran sera déféré devant le Conseil de sécurité de l’ONU pour des sanctions éventuelles.
Washington qui souhaitait une telle saisine aura donc la tâche plus dure. Les Etats-Unis et Israël affirment que le programme nucléaire iranien, affiché comme pacifique, cache en fait un développement secret d’armes atomiques.
Des diplomates à Vienne proches des négociations avaient indiqué auparavant dimanche que l’Iran avait donné son accord à une suspension complète de l’enrichissement. Selon l’un d’eux, il y a « un accord parfait entre l’UE et les Iraniens » et l’Iran est d’accord pour une suspension complète excluant « les tests et la production dans toute installation de conversion ». Le diplomate faisait référence à une pierre d’achoppement entre Européens et Iraniens, car la conversion en gaz d’uranium constitue la première étape du processus d’enrichissement.
L’uranium hautement enrichi peut servir à des fins tant pacifiques que militaires.
Avec AFP et Reuters