The Washington Times, 11 mars EDITORIAL Les dirigeants iraniens se vantent ouvertement davoir réussi à tromper les négociateurs de lUnion Européenne en leur faisant croire quils avaient stoppé la production de combustible nucléaire, selon Hassan Rohani, qui menait jusquà lan dernier les négociations avec les trois Européens (la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne).
« Lorsque nous négociions avec les Européens à Téhéran, nous continuions à installer nos équipements dans le site dIspahan », où lIran sapprêtait à produire du yellowcake, étape clé dans le processus de production de combustible nucléaire, a déclaré récemment M. Rohani dans un discours.
M. Rohani a fait remarquer que les dirigeants américains avaient à plusieurs reprises mis en garde leurs collègues européens contre la supercherie des Iraniens, mais les Européens avaient refusé de les écouter. « Dès le début, les Américains disaient aux Européens : Les Iraniens vous mentent et vous dupent et ils ne vous disent pas tout. Les Européens répondaient : Nous leur faisons confiance », a expliqué M. Rohani dans un discours devant le Conseil suprême de la révolution culturelle dIran. « Lorsque nous négociions avec les Européens à Téhéran, nous continuions à installer nos équipements au site dIsfahan. Il y avait encore beaucoup de travail à accomplir avant dachever le site et terminer les travaux. En réalité, cest en les menant par le bout du nez que nous avons pu finir Ispahan », a-t-il affirmé.
En septembre 2003, M. Rohani a déclaré que Téhéran avait fait face à une décision difficile lorsque lAgence internationale de l’énergie atomique avait exigé une description complète de ses activités nucléaires. « Le dilemme était le suivant : si nous lui fournissons une description complète, celle-ci pourrait nous mener au Conseil de Sécurité, explique Rohani, mais refuser de fournir cette description complète constituerait également une violation et nous aurions pu être renvoyés devant le Conseil de Sécurité. »
Le 6 mars, le lendemain de la publication de larticle portant sur linterview de Rohani dans le Sunday Telegraph de Londres, le directeur général de lAIEA, Mohammed ElBaradei, a déclaré quun accord avec lIran pouvait encore être conclu. Mais malheureusement pour M. ElBaradei, le gouvernement iranien continue à se comporter de façon comme si cette remarque paraissait complètement illusoire, les dirigeants menaçant dimposer un embargo sur le pétrole ou de prendre dautres mesures visant à nuire aux intérêts américains.
Même si lIran venait à arrêter lenrichissement de luranium et toutes ses autres activités nucléaires à Isfahan et à ses autres sites nucléaires connus et partiellement surveillés par lAIEA, le danger serait toujours présent car le régime poursuit apparemment un programme parallèle clandestin ayant également pour objectif le développement de larme nucléaire. Dans le journal israélien Ha’aretz jeudi, le correspondant militaire Ze’ev Schiff a rapporté que des sources des services de renseignements occidentaux pensaient que ce programme secondaire, mené dans des sites plus petits à travers lIran et ayant fait lobjet de plusieurs rapports récents à lAIEA, avançait peu à peu vers le développement de larme nucléaire. LIran ne montre de façon très claire aucune intention dabandonner ses programmes darmes nucléaires.