AFP : 20 novembre – Le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a maintenu ses accusations controversées selon lesquelles l’Iran chercherait à adapter des missiles pour qu’ils puissent emporter de futures charges nucléaires, dans un entretien au journal chilien El Mercurio de samedi.
« La déclaration que j’ai faite l’autre jour – disant que j’avais des raisons de croire qu’ils mettaient cela au point – était correcte et je m’y tiens », a-t-il déclaré.
M. Powell avait déclaré mercredi, en se rendant à Santiago (Chili) pour le sommet du Forum économique Asie-Pacifique (APEC), avoir des informations selon lesquelles Téhéran, qui dispose déjà de missiles, travaillait sur les techniques de montage de possibles ogives atomiques sur des vecteurs.
Ces déclarations ont été démenties par Téhéran, et selon le Washington Post ces informations se baseraient sur une source unique, non vérifiée, et n’étaient pas destinées à être discutées avec des interlocuteurs étrangers.
Le New York Times, dans un éditorial publié samedi, s’inquiète du fait que « le secrétaire d’Etat Colin Powell lance des mises en garde inquiétantes (à l’Iran) sur la base de nouveaux renseignements qui s’avèrent douteux. C’est de cette manière que le président Bush a entraîné le pays dans un conflit inutile en Irak ».
Dans son entretien à El Mercurio, M. Powell met toutefois l’accent sur la recherche d’une solution diplomatique de la crise sur le programme nucléaire iranien.
« Nous travaillons avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), nous travaillons avec l’Union européenne, nous travaillons de manière multilatérale, pas unilatérale. Nous faisons comme on nous dit de faire », affirme-t-il.
M. Powell réaffirme toutefois son scepticisme face aux efforts des Européens pour que Téhéran renonce à toute ambition nucléaire militaire. « J’espère qu’ils (les Iraniens) tiendront leurs engagements. Mais il n’y a aucune raison pour se contenter d’assurances. Nous avons besoin qu’elles soient mises en oeuvre », affirme-t-il.