RTL, 28 avril Par Isabelle Dath – C’est aujourd’hui que l’AIEA, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, va publier son rapport sur la politique nucléaire de l’Iran. Nul doute qu’il sera défavorable puisque Téhéran n’a obtempéré à aucune des injonctions de l’ONU sur l’enrichissement d’uranium.
On ne va pas tourner du pot : la réponse des Iraniens à l’ONU porte un nom : c’est un bras d’honneur. Non seulement, ils refusent d’abandonner leur programme nucléaire mais ils prennent un malin plaisir à rouler des mécaniques. Exercices militaires, exhibition de missiles, menaces, provocations. Ce qui inquiète les Européens c’est qu’au cours de leurs négociations, les Iraniens leur avaient dit on va faire telle chose à telle date, l’installation des centrifugeuses par exemple, et ils ont fait exactement ce qu’ils avaient annoncé, avec la régularité d’un métronome, au point qu’ils se demandent s’ils n’ont pas dissimulé plus de choses qu’on ne pense. Alors la question maintenant est de savoir comment les arrêter. Ce ne sera pas facile, ils le savent et ils en jouent. Le Président Ahmadinejad, cet idéologue froid, peut se permettre ce défi. Des sanctions, outre qu’elles ne sont pas très efficaces, amèneraient la population iranienne en rangs serrés derrière lui. Une opération militaire, outre qu’elle serait difficile à mener, souderait l’ensemble du monde musulman derrière lui. Et puis enfin jusqu’ici la communauté internationale est restée unie, mais peut-être plus pour très longtemps.
– Oui, parce qu’à partir d’aujourd’hui on va franchir un nouveau cap.
Le Conseil de Sécurité va travailler sur un projet de résolution qui va donner un caractère contraignant à ces injonctions : suspension de leurs activités de conversion, d’enrichissement, de retraitement, de recherche, tout quoi. Une résolution que les Etats-Unis, mais aussi la France et la Grande-Bretagne, voudraient placer sous le chapitre 7 de la Charte, qui ouvre la voie à des sanctions et, au besoin, à l’usage de la force. Attention, cela ne veut pas dire automatiquement action, mais cela montre au moins la détermination de la communauté internationale. Mais Russes et Chinois ne voulant rien précipiter, il risque d’être difficile de maintenir le consensus. Or, montrer des divisions serait la pire des choses. Vous savez, on a coutume de penser que les Iraniens sont de redoutables négociateurs. Mais ceux qui les ont côtoyés de plus près vous diront que c’est faux, archi-faux. Ils n’avancent que quand ils sentent une faiblesse en face.