AFP, Manama – L’Allemagne et Bahreïn ont affirmé mercredi partager les inquiétudes de la communauté internationale sur une éventuelle détention future par l’Iran de la bombe atomique.
Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont affirmé à l’issue de leurs entretiens à Manama que l’Europe et les pays arabes du Golfe devaient oeuvrer conjointement pour empêcher une escalade de la crise entre Téhéran et la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien controversé.
« S’il y a une bombe atomique dans la région, elle ne fera pas de distinction entre sunnites et chiites », a déclaré le chef de la diplomatie bahreïnie Khaled ben Ahmed al-Khalifa lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.
« Tout le monde à Bahreïn est opposé à l’éventualité d’une bombe atomique » dans la région, a ajouté cheikh Khaled.
M. Steinmeier, qui effectue une tournée dans six pays du Golfe pour leur demander de faire pression sur Téhéran appelé à suspendre son enrichissement d’uranium, a affirmé que l’action diplomatique était cruciale à ce stade.
« En tant que ministres des Affaires étrangères, nous avons la responsabilité de faire en sorte que l’Iran ne se dote pas d’une arme atomique et d’éviter une escalade militaire qui pourrait causer davantage d’insécurité dans la région », a-t-il affirmé.
Interrogé par un journaliste s’il craignait une intervention militaire américaine contre l’Iran, M. Steinmeier a affirmé que la crise ne devait pas être vue sous cet angle.
« Il n’y a pas de conflit irano-américain ici, mais plutôt un conflit entre la communauté internationale et l’Iran », a indiqué M. Steinmeier en ajoutant que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et le Conseil de sécurité de l’ONU avaient souligné leur opposition à une telle option.
Des représentants de l’Allemagne et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas parvenues mercredi à Londres à finaliser des propositions visant à convaincre Téhéran de renoncer à son programme nucléaire, en dépit de discussions qualifiées de « constructives » par le Foreign Office.
La communauté internationale soupçonne l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique, ce que ce pays dément.
Les pays arabes du Golfe, dont l’économie pourrait souffrir des retombées d’une nouvelle crise dans la région, ont proposé l’envoi d’une délégation à Téhéran pour faire part de leurs inquiétudes concernant son programme nucléaire, sans toutefois fixer de date pour une telle mission.
Les deux ministres ont par ailleurs indiqué avoir aussi évoqué la situation en Irak. M. Steinmeier a proposé d’inviter prochainement à Bruxelles le Premier ministre Nouri al-Maliki ou le chef de la diplomatie Hoshyar Zebari dans un geste de solidarité de l’Union européenne avec le nouveau gouvernement irakien.
M. Steinmeier doit se rendre au Qatar dans la soirée, dernière étape de sa tournée, avant de regagner l’Allemagne jeudi.