AFP : 26 novembre – Les Européens, exigeant le gel total de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran, et les Iraniens, qui disent remplir toutes leurs obligations, restaient en désaccord vendredi à Vienne, mais le chef de l’AIEA s’est montré confiant quant à un déblocage.
Au second jour du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, le directeur de l’AIEA Mohamed ElBaradei s’est déclaré « optimiste » qu’une résolution des Européens serait finalement adoptée et que l’Iran abandonnerait une demande d’exemption pour 20 centrifugeuses de recherche.
« Il n’y a aucun doute qu’à l’heure actuelle nous respectons pleinement nos engagements » concernant la suspension de l’enrichissement et des activités qui lui sont liées, a affirmé à l’AFP le principal négociateur Hossein Moussavian.
Alors que les autres centrifugeuses qui servent à enrichir l’uranium ont été mises sous scellées par les inspecteurs de l’agence onusienne cette semaine, la demande d’exemption formulée mercredi avait paru remettre en cause un accord entre Européens et Iraniens.
Par cet accord, le 7 novembre à Paris, Téhéran s’est engagé à une pleine suspension de ses activités d’enrichissement et annoncé l’avoir mis en oeuvre lundi dernier. En échange, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont promis des garanties de coopération à long terme et accepté de ne pas traduire l’Iran devant le Conseil de sécurité de l’Onu en vue de possibles sanctions internationales.
La demande d’exemption pour 20 centrifugeuses de recherche « n’est pas très importante. C’est technique », a estimé M. Moussavian.
Cependant un diplomate européen a souligné qu’il n’y aurait pas de solution à ce blocage tant que l’ensemble du processus de vérification n’aura pas eté accompli.
D’après un responsable de l’AIEA, qui n’a pas voulu être identifié, l’agence espère un retrait des demandes d’exemption iraniennes ainsi qu’un consensus, peut-être d’ici samedi, sur la résolution européenne.
Les Etats-Unis se sont ralliés ces derniers jours, sans enthousiasme, à cette résolution de compromis franco-germano-britannique, qui ne demande pas à ce stade un transfert au Conseil de sécurité des Nations unies et évite donc de possibles sanctions internationales. Mais les Américains se disent convaincus de la « mauvaise foi » de Téhéran et de sa volonté d’avoir l’arme nucléaire.
Les 35 délégations doivent trouver un consensus, comme c’est la règle à l’Agence atomique, entre le projet des Européens et celui des Non-Alignés, plus conciliant vis-à-vis de Téhéran.
Des consultations intenses se poursuivaient vendredi entre les Iraniens, les Européens et les Non-alignés.
M. Moussavian a fait état de « progrès » dans ces négociations.
Le président Mohammad Khatami avait qualifié, jeudi, de mauvais le dernier projet des Européens.
Mais un haut dignitaire religieux iranien, l’ayatollah Ahmad Janati, s’est dit confiant dans une issue favorable des travaux en cours à Vienne.
« Il est exclu que le dossier aille devant le Conseil de sécurité. L’affaire va vers sa normalisation », a déclaré l’ayatollah Janati, qui dirigeait la prière du vendredi à Téhéran.
Désaccords persistants entre l’UE et l’Iran à l’AIEA, mais ElBaradei optimiste
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