Reuters, Washington, 7 juin De Carol Giacomo et Steve Holland Les Etats-Unis ne devraient pas fournir de la technologie ou des équipements directement à lIran si le projet de réacteur nucléaire à eau légère proposé à Téhéran était mis en place, ont déclaré mardi des diplomates occidentaux.
La décision américaine de soutenir le projet de réacteur pour lIran constitue un changement de politique significatif et un facteur clé pour la réalisation de celui-ci, mais les diplomates ont affirmé quils sattendaient à ce que les Européens et les Russes soient les principales parties contractantes dans ce projet. Washington ne jouerait quun rôle passif.
Celui-ci consisterait à fournir des dérogations vis-à-vis de la loi américaine afin que le travail de lEurope et de la Russie puisse commencer, ont expliqué certains diplomates à Reuters sous couvert de lanonymat en raison du caractère confidentiel de loffre.
La série de mesures, présentée officiellement aux dirigeants iraniens à Téhéran par le responsable de la politique étrangère de lUnion Européenne, Javier Solana, comprend des avantages et des pénalités visant à persuader lIran dabandonner lenrichissement duranium. LOccident craint que celui-ci soit utilisé pour fabriquer des bombes atomiques mais Téhéran insiste sur le fait que son programme est à usage purement civil.
La suspension de lenrichissement, étape primordiale dans la production darmes nucléaires, se situe au cur de ce marché. Mais la conversion duranium, étape préliminaire à lenrichissement, serait autorisée, daprès les diplomates.
Le président George W. Bush a déclaré que la réponse initiale de lIran à cette série de mesures incitatives était encourageante, mais que le temps allait déterminer si les Iraniens étaient sérieux.
« Il me semble quil sagit dun pas positif », a affirmé Bush aux journalistes depuis le Texas après une visite dans un centre de patrouille frontalière.
En réaction aux propositions, le négociateur nucléaire en chef iranien, Ali Larijani, a déclaré que cette offre comportait des points positifs mais aussi des ambiguïtés quil fallait éclaircir.
Les détails de la proposition nont pas été rendus public.
Bus a répété quil désirait résoudre le conflit nucléaire avec lIran par la diplomatie.
« Je suis reconnaissant à Javier Solana davoir transmis le message aux Iraniens selon lequel lAmérique, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne désirent une résolution de ce problème », a-t-il dit.
« Nous verrons donc si les Iraniens prennent notre offre au sérieux. Cest à eux de faire leur choix. Jai annoncé que les Etats-Unis viendraient sasseoir à la table des négociations avec eux tant quils seraient daccord pour suspendre leur enrichissement de manière vérifiable. »
Solana a dit à la secrétaire dEtat Condoleezza Rice que les négociations avec Téhéran étaient « très utiles et constructives », a rapporté le porte-parole du département dEtat Sean McCormack dans un communiqué.
Solana a affirmé que les dirigeants iraniens lavaient informé quils auraient besoin de temps pour étudier loffre et quil espérait entrer en contact avec eux dans les prochains jours.
Les Etats-Unis ont offert la semaine dernière de se joindre aux négociations européennes avec Téhéran, si lIran acceptait de suspendre lenrichissement duranium.
McCormack a répété que la position de lAmérique était que lIran devait répondre à cette offre dans les semaines à venir, et non dans les prochains mois.
Il a ajouté que les propositions spécifiques étaient gardées secrètes afin de donner aux Iraniens le temps dy répondre en leur évitant un débat public sur cette série de mesures.
(Cet article a été rédigé avec la collaboration de Sue Pleming et Saul Hudson)