AFP, Pékin, 8 juin – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad se rendra la semaine prochaine en Chine à un sommet régional et évoquera avec son homologue chinois Hu Jintao la question du nucléaire iranien, a annoncé jeudi le ministère chinois des Affaires étrangères.
« Hu Jintao aura des discussions bilatérales avec lui, la question nucléaire iranienne sera abordée », a déclaré le porte-parole du ministère, Liu Jianchao, lors d’un point presse régulier.
Mahmoud Ahmadinejad participera le 15 juin à Shanghai au sommet de l’Organisation de Coopération de Shanghai, un organisme régional dominé par Pékin et Moscou au sein duquel l’Iran a le statut d’observateur, a indiqué M. Liu.
L’Iran étudie actuellement l’offre présentée par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dont la Chine, ainsi que l’Allemagne, visant à le convaincre de suspendre son enrichissement d’uranium. Elle contient des mesures incitatives pour que Téhéran suspende l’enrichissement, mais aussi une menace d’action devant le Conseil s’il s’y refuse.
« Cette proposition aidera à obtenir une solution pacifique au problème iranien à travers le dialogue diplomatique et les négociations », a affirmé jeudi Liu Jianchao.
Ce dernier a précisé que le sujet devait être au menu des discussions ce jeudi entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, et le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, en visite à Pékin.
La présence iranienne au sommet de Shanghai a été critiquée samedi par le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, qui a estimé « étrange de vouloir amener au sein d’une organisation qui se dit contre le terrorisme… un des pays les plus engagés dans le terrorisme: l’Iran ».
Mardi, le secrétaire général de l’Organisation, Zhang Deguang, a défendu la position de Pékin.
« Nous ne sommes pas d’accord pour qualifier d’Etat soutenant le terrorisme un Etat qui a le statut d’observateur à l’OCS », a-t-il dit.
« Si nous avions des preuves indiscutables qu’un pays soutient le terrorisme, nous ne lui permettrions pas d’être observateur », a-t-il ajouté.
Créée il y a dix ans, l’Organisation compte six pays membres (Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan), tandis que quatre autres (Mongolie, Iran, Inde et Pakistan) ont le statut d’observateur.
L’OCS est souvent présentée comme une tentative de faire contrepoids aux Etats-Unis en Asie centrale.