LExpress, 7 juillet De Pierre-Yves Lautrou, avec Reuters Tandis que les grandes puissances attendent une réponse à leurs propositions pour débloquer la crise portant sur son programme nucléaire, l’Iran maintient le suspense
Alors que son négociateur, Ali Laridjani, a finalement rencontré jeudi le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, l’Iran maintient le suspense sur sa réponse aux propositions des grandes puissances pour débloquer la crise portant sur son programme nucléaire.
Laridjani, secrétaire du Conseil national suprême de la sécurité, a déclaré qu’il donnerait la semaine prochaine une réponse préliminaire à l’ensemble de mesures incitatives technologiques, économiques et politiques offertes par les grandes puissances si l’Iran renonce à l’enrichissement de l’uranium. « Nous sommes sérieux quant à la poursuite de négociations et nous entamerons des discussions mardi prochain », a dit Larijani, venu rencontrer Solana à Bruxelles. Prié de dire s’il était porteur d’une réponse de Téhéran, il a répondu: « Nous en parlerons mardi ».
Mohammed El-Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), avait peu auparavant averti l’Iran que la communauté internationale était en train de perdre patience face à ses atermoiements. « Les autorités de la partie iranienne me disent qu’elles ont besoin de temps pour fournir une réponse. Je pense qu’elles ont besoin de s’assurer que tout le monde en Iran est d’accord. Mais en disant cela, j’espère que l’Iran comprend de son côté que la communauté internationale s’impatiente quelque peu. Plus tôt ils (les Iraniens) donneront leur réponse, mieux cela vaudra pour tout le monde », a-t-il dit à Ankara, à l’issue de discussions avec le Premier ministre turc Tayyip Erdogan.
REUNION MERCREDI A PARIS
Sean McCormack, porte-parole du département d’Etat américain, a assuré que les Etats-Unis étaient sur la même ligne. Les grandes puissances ont dit souhaiter une réaction de Téhéran au plus tard pour la réunion, le 15 juillet, du G8 à Saint-Pétersbourg, mais Téhéran a dit qu’il ne répondrait pas avant le 22 août. McCormack a également annoncé que les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de Russie, de Chine, de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et de l’Union européenne se réuniraient mercredi prochain à Paris pour discuter de mesures dissuasives à l’égard de l’Iran aucune réponse claire n’était fournie d’ici là.
Mais des diplomates notent que, dans la mesure où la Russie et la Chine sont peu susceptibles de soutenir à ce stade l’adoption de sanctions contre l’Iran par le Conseil de sécurité des Nations unies, Téhéran ne se sent guère tenu de répondre aux discussions de Bruxelles ou avant le sommet du G8.
Le président russe Vladimir Poutine a invité jeudi Téhéran à se hâter, mais il a également précisé qu’il était prématuré de parler de sanctions. « Attendre éternellement est contre-productif, mais ce serait encore plus contre-productif de pousser ce problème dans une impasse et c’est pourquoi je ne parlerais pas de sanctions pour le moment ».