AFP, Madrid, 4 septembre – L’ancien chef du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez, de retour d’un voyage en Iran, a assuré lundi dans une interview qu’il existe « une marge de négociation » avec Téhéran sur le nucléaire si les occidentaux renoncent à imposer des conditions préalables.
« Je crois qu’il existe une marge de négociation » avec l’Iran, a déclaré M. Gonzalez à la radio espagnole Cadena Ser, précisant avoir été invité à Téhéran à titre « personnel » par les autorités iraniennes.
L’ancien dirigeant socialiste espagnol a estimé que l’Iran faisait « valoir son droit » en refusant de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium comme l’exigent les grandes puissances avant toute négociation.
« Ce qu’ils n’acceptent pas, c’est qu’on leur pose une condition préalable pour négocier, à savoir la suspension du processus d’enrichissement d’uranium, parce que le Traité de non-prolifération nucléaire ne les y oblige pas », a déclaré M. Gonzalez.
Mais « je pense que si la négociation s’engage, tout est envisageable, y compris une période de suspension (du programme d’enrichissement: ndlr) négociée entre les parties. Et qu’ensuite soient définies les bases d’une coopération en matière de développement du secteur nucléaire dans les limites d’un usage pacifique », a ajouté M. Gonzalez.
L’ancien dirigeant a réfuté, quelques jours après Washington, de récentes informations de presse en Espagne selon lesquelles il mènerait une médiation entre l’Iran et les Etats-Unis.
Il a notamment démenti une supposée « approbation implicite » de son voyage de la part de la secrétaire d’Etat américaine. « C’est faux, je n’ai jamais parlé du dossier nucléaire avec Condoleezza Rice », a-t-il dit, ajoutant avoir informé le gouvernement espagnol de son voyage mais ne représenter « personne ».
Le négociateur en chef iranien sur le nucléaire, Ali Larijani, avait eu un entretien privé avec M. Gonzalez le 7 juillet, en marge d’une visite officielle à Madrid.