AFP, Vienne, 18 septembre – L’Iran a de nouveau menacé lundi de « réduire » sa coopération avec l’AIEA en cas de sanctions du Conseil de sécurité de l’Onu sur son programme nucléaire, tout en ouvrant la porte à des négociations, lors d’une conférence à Vienne.
« Il ne doit y avoir aucun doute que toute action hostile du Conseil de sécurité de l’Onu entraînera une réduction de la coopération avec l’Agence (internationale de l’énergie atomique – AIEA) », a déclaré le vice-président iranien Gholamreza Aghazadeh, qui est aussi le chef du programme nucléaire iranien.
Il a exprimé ainsi des menaces déjà formulées par Téhéran, devant les représentants des 140 pays membres de l’AIEA au premier jour de l’assemblée générale annuelle de l’agence onusienne de sûreté nucléaire.
« Une telle approche unilatérale, menée de façon agressive par un ou deux Etats est vouée à causer des pertes et des dommages à tout le monde », a-t-il ajouté, alors que Washington se fait de plus en plus pressant pour réclamer des sanctions contre l’Iran soupçonné de développer l’arme nucléaire sous couvert d’un programme énergétique.
M. Aghazadeh a toutefois ouvert la porte à des négociations. « L’Iran croit qu’un accord est possible par la négociation », a-t-il déclaré.
Le chef de l’AIEA Mohammed ElBaradei avait déclaré à l’ouverture de l’assemblée générale à Vienne qu’il espérait toujours la reprise de négociations entre Iran et l’Union européenne pour résoudre le différend sur les activités nucléaires iraniennes.
Le président français Jacques Chirac a également prôné lundi matin la poursuite du dialogue avec l’Iran. Avant son départ pour l’Assemblée générale de l’Onu à New York, il a proposé sur la radio française Europe 1 que les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne) « renoncent à saisir le Conseil de sécurité » et que « l’Iran renonce à l’enrichissement de l’uranium » pour permettre la négociation.
L’uranium enrichi peut servir de carburant pour la production d’énergie mais peut aussi être utilisé pour la fabrication de bombes nucléaires.
L’Iran n’a pas gelé ses activités d’enrichissement d’uranium au 31 août, comme l’exigeait le Conseil de sécurité de l’Onu. La poursuite des activités d’enrichissement a été constatée par l’AIEA.