Reuters, Nations Unies, 22 septembre – par Paul Taylor et Carol Giacomo – L’Iran est prêt à négocier une suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium s’il obtient des « conditions équitables » lors de pourparlers avec les grandes puissances, a déclaré à New York le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Lors d’une conférence de presse jeudi au siège des Nations unies, il a estimé que les discussions avec l’Union européenne sur le programme nucléaire de Téhéran allaient « dans la bonne direction » et il a exprimé l’espoir qu’aucune partie n’en vienne à les saboter, allusion apparente aux Etats-Unis.
« Nous estimons que ces négociations vont dans la bonne direction. Espérons que d’autres ne perturberont pas ce travail, peut-être par petites touches. C’est une voie constructive à suivre », a-t-il dit
A propos de l’exigence du Conseil de sécurité concernant l’arrêt des activités d’enrichissement d’uranium, qui peuvent produire du combustible destiné à des centrales électriques comme à la fabrication de bombes, il a dit que Téhéran était prêt à en discuter mais n’a avancé aucun calendrier à cette fin.
« Nous avons dit que, dans des conditions justes et équitables, nous négocierons sur cette question », a dit le président iranien.
Il s’agit de la déclaration la plus explicite d’un dirigeant iranien quant au fait que Téhéran envisage sérieusement de se conformer à la condition clé qui lui a été posée pour engager des pourparlers sur une coopération élargie avec les pays occidentaux.
PRUDENCE AMÉRICAINE
Les Etats-Unis ont toutefois réagi avec prudence.
« Dire qu’on envisage, qu’on y pense (…) ce n’est pas la même chose que de dire ‘Oui, nous allons le faire’ et ensuite (…) de le faire de manière vérifiable », a déclaré Tom Casey, porte-parole du département d’Etat.
Son homologue de la Maison blanche, Tony Snow, a abondé dans ce sens: « Plutôt que d’essayer de nous lancer dans l’exégèse des propos (d’Ahmadinejad), nous allons juger ses actes. »
« S’ils suspendent de manière vérifiable, nous viendrons à la table. »
Des signes de progrès vers une relance des négociations se sont esquissés lors de récents entretiens entre l’Iran et le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana.
L’Iran n’a pas respecté la date butoir du 31 août qui lui avait été fixée pour suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium. Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont décidé cette semaine de donner jusqu’à début octobre à Solana pour parvenir à un accord avec Téhéran sur les conditions d’ouverture de pourparlers, ont indiqué des diplomates.
Si l’Iran n’accepte pas de suspendre les activités d’enrichissement d’ici, les six puissances prendront des mesures pour que l’Onu lui impose des sanctions, ont-ils précisé.