Reuters, Berlin, 28 septembre Par Louis Charbonneau Les discussions entre Javier Solana et Ali Larijani sur le dossier du nucléaire iranien se sont achevées à Berlin sans accord, lIran refusant toujours de s’engager sur une suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium, a-t-on souligné de sources diplomatiques occidentales.
« Nous avons fait des progrès », a déclaré Javier Solana, « mais nous avons encore des sujets qui restent ouverts », a-t-il ajouté, en précisant que les pourparlers allaient se poursuivre.
Le responsable européen a indiqué qu’il espérait reprendre contact avec les Iraniens au milieu de la semaine prochaine.
Malgré l’optimisme de façade affiché par Solana, l’atmosphère était plutôt au scepticisme côté européen. « Cela avance très lentement », a reconnu un responsable européen.
Les propos de Solana laissent penser qu’il est désormais inutile d’espérer une résolution rapide, au lendemain des déclarations du département d’Etat américain selon qui le délai imparti aux négociations touche à son terme.
Larijani a estimé que les deux jours de pourparlers à Berlin avaient débouché sur « certaines conclusions envisageables ».
« Nous espérons pouvoir nous lancer dans les principales négociations le plus tôt possible », a-t-il poursuivi en faisant référence à la série de mesures incitatives proposées à l’Iran par les six médiateurs – les cinq membres du Conseil de sécurité et l’Allemagne – en contrepartie d’une suspension de l’enrichissement d’uranium.
ENTRETIEN SOLANA RICE
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé qu’il restait ouvert aux négociations et accepterait des conditions équitables. Mais il a critiqué l’insistance des puissances occidentales à lui faire cesser son programme nucléaire.
« Pourquoi insistent-ils pour que nous suspendions nos activités nucléaires ? Parce qu’ils contrôlent le réseau publicitaire mondial et ils veulent dire aux nations qu’ils avaient raison et que l’Iran voulait fabriquer des armes nucléaires, et après ça, ils ne nous laisseront jamais poursuivre nos programmes », a affirmé Ahmadinejad.
Le vice-ministre iranien des affaires étrangères, Manouchehr Mohammidi, a déclaré lors d’une conférence à Madrid que la question de la suspension de l’enrichissement d’uranium n’était pas encore résolue.
Les puissances occidentales accusent Téhéran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, ce que les Iraniens démentent, affirmant que leurs activités d’enrichissement ne sont destinées qu’à un programme nucléaire civil.
Washington, qui pousse l’UE à soutenir la prise de sanctions contre l’Iran, a suivi de très près les pourparlers de Berlin.
A Washington, les Etats-Unis ont souligné que Téhéran n’avait toujours pas accepté de suspendre les opérations d’enrichissement d’uranium. « La balle est dans le camp (de l’Iran) », a déclaré Sean McCormack, porte-parole du département d’Etat, lors d’un point de presse sur les entretiens Solana-Larijani.
La porte-parole de Solana, Christine Gallach, a rapporté que le chef de la diplomatie européenne s’était entretenu à deux reprises avec la secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice: une fois avant l’ouverture des négociations de mercredi et une autre fois à leur interruption la nuit dernière.