The Guardian, 4 octobre 2006 – Ewen MacAskill, rédacteur en chef diplomatique Le gouvernement britannique a signalé hier que la dernière série de négociations avec lIran avait échoué et quil allait débuter une campagne dans les semaines à venir pour des sanctions ciblées de lONU contre Téhéran.
LIran menace de représailles si des sanctions sont imposées. Mais, dans le fond, ni la Russie ni la Chine, membres du Conseil de Sécurité ayant pouvoir de veto, na accepté ladoption de mesures spécifiques.
Un haut responsable britannique, qui sest adressé à la presse à Londres sous couvert de lanonymat, a déclaré que Javier Solana, chef de la politique étrangère de lUE, avait informé pendant le week-end les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (les USA, la Grande-Bretagne, la France, la Chine et la Russie) et lAllemagne que lIran avait refusé de suspendre lenrichissement duranium, comme la exigé lONU.
M. Solana, en visite en Finlande hier, a affirmé que sa conversation téléphonique hier avec Ali Larijani, négociateur nucléaire en chef de lIran, navait rien donné.
Le responsable britannique a déclaré que les ministres des Affaires étrangères avaient « décidé que ces mesures soient progressives, proportionnées et réversibles si les Iraniens venaient à agir tel quils leur demandent ».
LIran a insinué que si des sanctions étaient adoptées, il quitterait le Traité de Non-prolifération, ce qui signifierait que les inspecteurs de lONU nauraient plus la possibilité de contrôler le programme nucléaire de lIran, et fermerait le détroit dHormuz, initiative qui perturberait de manière significative lapprovisionnement en pétrole provenant du Golfe.
Mais le haut responsable a assuré que les menaces de lIran étaient « exagérées » et quune augmentation de la production de pétrole saoudien permettrait de compenser cette interruption de lapprovisionnement. Il a ajouté que lIran parviendrait à maîtriser la technologie de lenrichissement duranium dici un an ou deux.
Condoleezza Rice, secrétaire dEtat américaine, doit arriver en Europe à la fin de la semaine pour discuter de ces sanctions avec la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne.
Mme Rice a déclaré hier que la seule option pour la communauté internationale était des sanctions.
Igor Ivanov, ministre des Affaires étrangères russe, a pris lavion pour Téhéran hier afin dessayer une fois de plus de trouver une solution à la crise.