Reuters, Téhéran, 22 octobre – La méthode de la carotte et du bâton appliquée par les grandes puissances pour amener l’Iran à renoncer à ses activités nucléaires sensibles est vouée à l’échec, selon Mohammad Ali Hosseini, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Nos interlocuteurs ont toujours souligné la nécessité de négocier, mais ils avancent dans deux directions différentes », a-t-il déploré, évoquant les mesures incitatives assorties de menaces de sanctions avancées en juin par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu et l’Allemagne.
« La position de l’Iran est qu’on ne peut s’en remettre à la fois à la carotte et au bâton, parce qu’il s’agit d’une méthode inefficace vouée à l’échec.
« S’ils choisissent la voie des sanctions, nous prendrons les décisions appropriées et à la mesure » de ces sanctions, a poursuivi le porte-parole, affirmant qu’une telle décision aurait des conséquences au-delà de la région.
« Mais nous avons également dit que, si les conditions sont équitables, le sujet pouvait être évoqué comme d’autres dans le cadre de négociations », a-t-il ajouté.
Ali Larijani, responsable iranien des négociations sur le nucléaire, a brandi la menace d’une suspension des inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique en cas de sanctions.
A Vienne, un diplomate de haut rang proche de l’AIEA a néanmoins estimé que dans cette éventualité, l’Iran limiterait la fréquence et l’ampleur des inspections de ses sites nucléaires mais ne les suspendrait pas totalement.
« Si cette résolution est adoptée, il y aura un impact sur l’accès de l’AIEA (aux sites nucléaires). L’Iran pourrait par exemple ne pas donner de visas à des inspecteurs », a-t-il dit à Reuters.
« Mais un arrêt complet des inspections n’est probable qu’avec une résolution plus dure comme celle contre la Corée du Nord ».
Hosseini a dit qu’une suspension de l’enrichissement de l’uranium n’avait « pas sa place dans la politique nucléaire de l’Iran », mais il a aussi dit que, si les conditions sont équitables, cette question pourrait, comme d’autre, être abordée dans le cadre de négociations.