Associated Press
De GEORGE JAHN
VIENNE, Autriche (AP) Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne vont demander au Conseil de Sécurité de lONU dinterdire la vente de missiles et de technologie nucléaire à lIran en raison de son refus de mettre un terme à son programme denrichissement duranium, ont annoncé mardi des diplomates.
Des diplomates de lONU ont déclaré à The Associated Press quun projet de résolution interdirait aux hauts responsables iraniens impliqués dans le programme de développement de missiles et le programme nucléaire dentrer dans les pays membres de lONU.
Cette mesure interdirait également toute assistance technologique fournie par lAgence internationale de lEnergie atomique. Plusieurs projets dirigés par lagence de surveillance nucléaire de lONU en Iran, énumérés dans un document de lAIEA auquel AP a eu accès, consistent à aider le pays dans le traitement des déchets nucléaires produits par ses réacteurs ainsi que dans le domaine de la radiothérapie locale contre les tumeurs.
Un des diplomates, qui a désiré rester anonyme car le projet de résolution na pas encore été rendu public, a qualifié ces trois mesures de modérées dont lintention était de gagner le soutien de la Russie et de la Chine pour des sanctions contre lIran en raison de son refus de suspendre lenrichissement duranium. Les diplomates ont ajouté que le projet de résolution allait être présenté à Moscou et à Pékin dès cette semaine.
Lundi, le négociateur nucléaire en chef de lIran, Ali Larijani, a averti que les sanctions pourraient avoir leffet inverse escompté en renforçant « la détermination de Téhéran à poursuivre ses activités nucléaires », a rapporté lagence de presse officielle du pays.
LIran insiste sur le fait que son programme nucléaire a des fins purement pacifiques. Les Etats-Unis et des dizaines dautres pays craignent cependant quil tente secrètement de développer des armes nucléaires.
Une résolution du Conseil de Sécurité adoptée la semaine dernière a imposé des sanctions similaires contre la vente et le transfert de technologie susceptibles de contribuer aux programmes nucléaire et de missiles balistiques de la Corée du Nord après que le pays ait mené son premier essai nucléaire.
Aussi bien la Russie que la Chine, qui détiennent un pouvoir de veto en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité, ont approuvé en principe le recours à des sanctions en raison du refus de lIran dobserver la date butoir du 31 août pour geler ses activités denrichissement duranium et renforcer sa coopération avec lAIEA dans lenquête de lagence viennoise sur ses activités nucléaires suspectées.
Les deux nations continuent dinsister pour la poursuite du dialogue au lieu de limposition de sanctions de lONU, malgré léchec le mois dernier des tentatives de lUnion Européenne visant à inciter Téhéran à accepter au moins un gel temporaire de lenrichissement, condition à des pourparlers multilatéraux afin de faire disparaître toute suspicion autour du programme darmes nucléaires de lIran.
Mais linterruption de lassistance de lAIEA napaiserait que très peu les craintes. Ces programmes, disponibles pour tous les pays membres, sont limités à une aide dans les domaines de la médecine et de lagriculture, de la technologie nucléaire et des autres applications pacifiques ne pouvant être utilisées à des fins de fabrication darmes.
Mais cest la première fois que la coopération technique de lAIEA est refusée à une nation membre de lagence. En tant que tel, cela enverrait à Téhéran un message de mécontentement fort de la part de la communauté internationale.