Le Monde, 12 novembre – « Israël n’a pas les moyens et la capacité pour oser menacer l’Iran car sa situation intérieure et sécuritaire est fragile », a déclaré dimanche le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini. « S’il fait une telle bêtise, la République islamique et ses défenseurs donneront une réponse destructrice et cela ne prendra pas une seconde », a-t-il ajouté.
En Israël, le vice-ministre de la défense, Ephraïm Sneh, avait estimé dimanche que « l’option militaire doit être considérée comme un ultime recours » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, « car ses conséquences seraient graves ».
A Téhéran, Mohammad Ali Hosseini a ensuite réaffirmé que l’Iran comptait poursuivre son programme d’enrichissement nucléaire. « Les responsables et les experts iraniens, sous le contrôle de l’agence internationale de l’énergie atomique, cherchent à atteindre cet objectif », a-t-il déclaré, alors qu’on lui demandait si l’Iran cherchait toujours à installer 3 000 centrifugeuses d’ici la fin de l’année iranienne, en mars. L’Iran a installé fin octobre une deuxième chaîne de 164 centrifugeuses malgré les menaces de sanctions.
Selon Téhéran, 3000 centrifugeuses sont nécessaires pour passer d’un stade de recherche à un stade industriel, dans la production de combustible pour les centrales nucléaires civiles.
MOSCOU VEUT UNE RÉSOLUTION MOINS SÉVÈRE
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l’Allemagne achoppent sur un nouveau projet de résolution rédigé par les Européens, visant à imposer des sanctions économiques et commerciales à l’Iran.
Ces six pays doivent se revoir lundi pour tenter de s’entendre sur un projet de résolution. Moscou, soutenu par Pékin, estimant ce texte trop dur, a proposé des amendements qui l’édulcorent considérablement. Les Etats-Unis veulent au contraire le renforcer.
Dimanche, le chef des négociateurs nucléaires, Ali Larijani, a mis en garde les grandes puissances contre l’adoption d’une résolution contre l’Iran. « L’adoption d’une résolution de la nature de celle [voulue par les Européens »> signifie que les Occidentaux ont perturbé les négociations, qu’ils ont perturbé le jeu et qu’ils disent non à la négociation », a-t-il déclaré à son retour d’une visite à Moscou, où il s’est entretenu avec les responsables russes à propos du dossier nucléaire iranien.