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Un élément clé a été ignoré : les ambitions nucléaires de l’Iran

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The Times, 7 décembre – de Bronwen Maddox – James Baker et Lee Hamilton ont publié un rapport exceptionnel ne mâchant pas ses mots sur la situation « désastreuse » et « qui se dégrade » des Etats-Unis en Irak. Toutes les options n’ont pas été envisagées, disent-ils, bien qu’aucune ne puisse avoir du succès ; ils ont donc identifié les rares solutions restantes qui pourraient éventuellement fonctionner.

Ils recommandent fortement de rappeler les troupes américaines avant le printemps 2008 et de prévenir le gouvernement irakien qu’il aurait jusqu’à cette date pour en finir avec le conflit entre les différents groupes et renforcer la sécurité.

Le premier point faible de ce groupe est que ses membres se sont donnés neuf mois pour délibérer, conservant leurs conclusions pour les publier un mois après les élections au Congrès et remettre son rapport trop tard. Demander maintenant au président Bush de réagir rapidement pour ne pas que les événements dépassent les recommandations est une chose bien embarrassante.

Le second est que dans leur quête justifiée mais implacable de « pragmatisme », les membres ont abandonné tout l’idéalisme de la promotion des valeurs démocratiques qui ont accompagné l’invasion de l’Irak. Ils prônent le dialogue avec les régimes hostiles aux USA dans un effort désespéré de ramener la stabilité.

Ceci serait tolérable s’ils pouvaient définir ce que cet engagement pourrait produire. Mais le fait est qu’ils en sont incapables, concernant l’Iran et l’impasse israélo-palestinienne, et cela constitue leur plus grand point faible.

La commission Baker-Hamilton a été conçue à l’image du panel très admiré constitué à la suite des attentats du 11 septembre, son héritage triomphal étant son utilisation similaire d’une prose on ne peut plus claire pour mettre le doigt sur certains points.

Il dénonce les efforts de reconstruction de l’Amérique, qui ont coûté jusque-là la bagatelle de 16 milliards de dollars. Les 18 milliards restants ont dépensés, mais l’appétit du Congrès pour faire toujours mieux a désormais disparu.

Ces sommes semblent minuscules à côté du coût total de la guerre : 2900 morts parmi les soldats américains, 21 000 blessés, 400 millions de dollars dépensés jusque-là et 8 millions de dollars par mois qui s’évaporent toujours. Si l’on compte le remplacement des armes et de l’équipement et l’assistance aux vétérans, l’addition finale pourrait s’élever à 2 trillions de dollars, selon le rapport.

Le panel a abandonné l’expression « tenir bon ». Il semble vouloir rester distant de l’avis de Bush annoncé la semaine dernière selon lequel le Premier ministre Nouri al-Maliki est « l’homme de la situation », faisant remarquer que celui-ci répondait de ses actes devant les milices chiites de Moqtada al-Sadr.

Il a certainement raison de recommander un plan pour retirer les troupes comme unique moyen de déterminer si al-Maliki poursuit les mêmes objectifs que les USA ou non et s’il est capable de les remplir. Mais il s’agit là d’une rebuffade à Bush et au général George Casey, commandant de la coalition, qui partagent la même philosophie consistant à conserver un effectif élevé de soldats en Irak afin de restaurer la sécurité.

Il s’agit également d’une critique directe du sénateur John McCain, plus grand défenseur du déploiement d’un nombre supplémentaire de soldats. Ils sont tout simplement indisponibles, affirme le panel.

Mais la position de la commission, selon laquelle des dizaines de milliers de soldats doivent rester pour collaborer avec les forces irakiennes et les entraîner n’aboutira à rien si les objectifs d’al-Maliki vont à l’encontre de ceux de l’Amérique. Il a déjà empêché les troupes américaines de lutter contre les milices chiites.

Les parties les plus denses du rapport sont celles dont on a le plus parlé avant sa publication et qui reflèteraient le point de vue de Baker : s’engager absolument avec tous les voisins de l’Irak.

Le groupe qualifie cela de « Nouvelle Offensive Diplomatique », mais les lettres majuscules superflues n’amènent en rien plus de substance à l’expression.

En appelant à de nouvelles réunions entre Israël et les Palestiniens, le groupe ignore l’obstacle qui empêche actuellement de parvenir à ce but : l’absence de hauts dirigeants palestiniens avec qui négocier.

Concernant l’Iran, il entame le sujet avec des suggestions sensibles. D’abord, les USA se trouvent dans une position de trop grande faiblesse pour conclure un quelconque marché alors qu’ils ont un si grand nombre de soldats en Irak.

Deuxièmement, le pays doit menacer de se servir de l’assistance saoudienne aux Sunnites irakiens pour amener l’Iran à la table des négociations.

Mais en affirmant que les ambitions nucléaires de l’Iran sont un sujet séparé, devant être traité au Conseil de Sécurité, il ignore le problème principal : les USA veulent que l’Iran aide à ramener la stabilité en Irak mais ne veulent pas payer le prix que l’Iran a implicitement demandé : tolérer ses ambitions nucléaires.

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