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Vers une épreuve de force entre l’Iran et l’AIEA sur les inspections (PAPIER D’ANGLE)

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VIENNE, 24 déc 2006 (AFP) – L’Iran a freiné sa coopération avec les inspecteurs de l’AIEA ces derniers mois et le problème risque de s’aggraver après les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, même si Téhéran n’a pas coupé les ponts avec l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Des diplomates à Vienne, siège de l’AIEA, étaient dans l’expectative dimanche après les menaces de l’Iran de réduire sa coopération.

L’enjeu est la capacité de l’Agence de déterminer si le programme nucléaire de l’Iran a un but pacifique pour générer de l’énergie, comme le dit Téhéran, ou s’il s’agit d’un programme nucléaire à finalité militaire comme le pensent les Occidentaux.

A l’issue d’une enquête entamée en février 2003, après qu’il a été découvert que l’Iran avait procédé à des activités clandestines pendant dix-huit ans, l’AIEA n’est toujours pas en mesure de trancher.

Le Conseil de sécurité, adoptant ses premières sanctions, limitées, contre l’Iran pour son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles, a donné samedi soixante jours au directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, pour dire si l’Iran arrêtera enfin l’enrichissement de l’uranium.
L’éventualité semble improbable.

L’Iran a en effet rejeté cet appel, annonçant qu’il allait mettre en place 3.000 centrifugeuses pour l’enrichissement. Le parlement iranien a aussi voté dimanche une loi obligeant le gouvernement à « réviser sa coopération » avec l’AIEA.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, a déclaré que l’AIEA ne devait pas s’attendre à ce que l’Iran continue la coopération avec l’agence onusienne « au même niveau que jusqu’à présent ».

Cette coopération a de toute manière piétiné depuis 2003 et Mohamed ElBaradei a déclaré en novembre que les enquêtes de l’Agence continuaient à ptir des questions restées sans réponse sur les activités cachées antérieures de l’Iran.

En février, de surcroît, l’Iran a cessé d’autoriser des inspections spéciales prévues par le protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), que Téhéran appliquait sans l’avoir ratifié.

Depuis, l’Iran a limité les inspections de l’AIEA prévues par son « accord de garanties » avec l’Agence.

Auparavant, les inspections plus complètes avaient permis à l’AIEA de chercher des sites suspectés d’héberger des activités nucléaires non déclarées.

L’AIEA considère aussi que les visites en application du protocole additionnel, et celles dites de « transparence » sur des sites controversés – comme des centres militaires que l’Iran n’a pas obligation d’ouvrir – sont essentielles à la vérification complète.

Ces derniers mois, l’Iran et l’AIEA ont été impliqués dans un bras de fer sur les inspections régulières conformes aux garanties. Téhéran a tenté de limiter à une fois par mois les inspections à l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre), selon des diplomates.

Natanz est le coeur du programme nucléaire controversé iranien et le Conseil de sécurité – suivant d’ailleurs le Conseil des gouverneurs de l’AIEA – a demandé à l’Iran dans sa résolution d’arrêter l’enrichissement.

L’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a indiqué à l’AFP qu’un accord sur des inspections une fois par mois à Natanz avait été trouvé avec l’AIEA, même si l’Iran ne l’appliquait pas strictement.

Des diplomates proches de l’AIEA, se voulant rassurants, indiquent que Natanz a été inspecté deux fois en décembre, que des caméras de surveillance continuent d’y tourner, et que les inspecteurs ont pu aller « partout en Iran » en décembre.

L’Iran a aussi honoré une promesse faite en novembre et concernant l’autorisation donnée à l’AIEA de visiter un laboratoire à Téhéran pour y prendre des échantillons afin d’examiner s’ils contiennent de l’uranium, ont indiqué les diplomates.

Cependant un diplomate, suivant de près le travail de l’Agence internationale de l’énergie atomique en Iran, estime que « Téhéran s’efforce de rendre plus difficile le travail de l’AIEA à Natanz ».

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