LEXPRESS.fr, 27 décembre – Le parlement iranien a voté mercredi une loi obligeant le gouvernement à « réviser la coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique » et à accélérer le programme nucléaire. Une réponse aux sanctions décidées par les Nations unies contre la République islamique.
e Parlement iranien a adopté mercredi un projet de loi obligeant le gouvernement à réviser son degré de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette initiative fait suite à l’adoption, samedi, à l’unanimité, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une résolution qui impose à l’Iran des sanctions affectant le commerce de matériaux et technologies nucléaires sensibles. Elle a pour but de l’amener à cesser d’enrichir de l’uranium, activité pouvant aboutir à la fabrication de bombes.
REACTION A LA RESOLUTION 1737
Le texte des parlementaires iraniens stipule aussi que « le gouvernement a le devoir, après le vote de la résolution 1737 (du Conseil de sécurité de l’ONU), d’accélérer le programme nucléaire ». « Le gouvernement est obligé de réviser sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique », dit le texte adopté mercredi, dont la lecture à l’Assemblée était retransmise en direct à la radio nationale. Mais il laisse le soin au gouvernement de décider de la façon dont il va revoir cette coopération.
Selon des analystes, le Parlement à majorité conservatrice a tenu à montrer au monde extérieur que les « faucons » iraniens pouvaient contraindre leur gouvernement à adopter une ligne plus dure. Le projet a reçu le soutien de 167 des 207 députés présents à la chambre, qui compte 290 sièges.
Le Conseil des gardiens, organe de surveillance conservateur dont l’avis est requis pour donner au texte force de loi, a promptement approuvé le projet. Le vice-président du Parlement, Mohammad Reza Bahonar, a noté que c’était la première fois depuis la Révolution islamique de 1979 que cette instance approuvait un projet de loi en cinq minutes.
MISE EN GARDE DES DURS
Le texte ne fait pas obligation au gouvernement de mettre fin aux inspections de sites nucléaires par l’AIEA comme le réclamaient certains hommes politiques. Le président du Parlement, Gholamali Haddadadel, a souligné qu’il habilitait le gouvernement à décider du niveau de coopération entre l’Iran et l’AIEA. « Cette loi est une mise en garde au gouvernement pour qu’il ne remette pas entièrement le sort de l’Iran entre les mains de l’AIEA et réagisse de façon proportionnée aux mesures imposées », a-t-il dit.
Le président Ahmadinejad avait déclaré dimanche que les pays qui avaient voté la résolution 1737 de l’ONU, élaborée par la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne, regretteraient sous peu leur « initiative légère ».
Haddadadel a noté que le nouveau texte iranien permettait au gouvernement de choisir de résoudre ou non le différend sur son programme nucléaire par des moyens politiques et dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). « La réaction du gouvernement aux pressions internationales pourrait aussi consister à se retirer du TNP », a dit Haddadadel.
En février dernier, l’Iran avait mis fin à son application volontaire du Protocole additionnel du TNP, qui permettait des inspections inopinées de ses sites nucléaires par l’AIEA, ceci après que son dossier eut été renvoyé devant le Conseil de sécurité de l’ONU.