The Associated Press, 11 mars – Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad aimerait assister à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour défendre le très contesté programme nucléaire de son pays, a rapporté dimanche la télévision publique iranienne.
« Le président de la République islamique d’Iran a l’intention d’assister à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui doit avoir lieu sur le dossier nucléaire iranien pour défendre les droits de la nation iranienne à l’exploitation pacifique de l’énergie nucléaire », selon le porte-parole du gouvernement iranien Gholam Hossein Elham, cité par la télévision.
Il n’a été précisé quand M. Ahmadinejad souhaite assister à une telle réunion, ni s’il a été invité par le Conseil de sécurité. A New York, la mission américaine aux Nations unies a déclaré ne pas avoir connaissance d’une requête formelle iranienne, nécessaire si le président iranien veut assister à une réunion du Conseil de sécurité.
L’ambassadeur sud-africain Dumisani Kumalo, dont le pays préside actuellement le Conseil de sécurité, a noté que si M. Ahmadinejad présentait une demande formelle, « il serait très difficile de lui refuser cette occasion ». M. Kumalo se dit « ouvert à des consultations » avec les autres membres du Conseil en cas de requête formelle iranienne. « Je serais surpris de les entendre dire qu’ils ne veulent pas l’écouter », a-t-il ajouté.
Jeudi à Vienne, les délégués des 35 pays membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont approuvé la suspension de 22 programmes d’aide technique à l’Iran, en raison du manque de coopération de Téhéran sur son programme nucléaire.
Cette décision, qui a fait l’objet d’un large consensus, était attendue. Le directeur général de l’agence onusienne Mohamed El-Baradeï, sur autorité du Conseil de sécurité des Nations unies, avait recommandé la suspension de ces programmes, susceptibles selon l’AIEA d’être détournés dans un but militaire.
Les soupçons pesant sur la nature du programme de Téhéran ont conduit le Conseil de sécurité de l’ONU à prendre des sanctions le 23 décembre dernier, en menaçant de durcir encore le ton si l’Iran ne gelait pas ses activités sensibles. Selon un rapport remis le 22 février, Téhéran a au contraire renforcé l’enrichissement de l’uranium.
Faiblement enrichi, le minerai sert de combustible pour produire de l’énergie, objectif officiel de Téhéran, mais au-delà d’une concentration de 90%, il peut entrer dans la fabrication d’armes nucléaires.
Ali Ashgar Soltanieh, chef de la délégation iranienne, a réaffirmé à cette occasion le « droit inaliénable » de son pays à enrichir de l’uranium pour une utilisation « pacifique de l’énergie nucléaire ». Les « armes de destruction massive n’ont pas de place dans la doctrine de défense » de Téhéran, a-t-il ajouté.