AFP, Abou Shabi, 11 mars – Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a estimé dimanche à Abou Dhabi qu’il était toujours possible de parvenir à un règlement diplomatique de la crise autour du programme nucléaire iranien.
« Je pense très franchement que la voie diplomatique est possible. J’y crois », a déclaré M. Douste-Blazy lors d’une conférence de presse avec son homologue émirati, cheikh Abdallah Ben Zayed Al-Nahyane.
« Je ne veux pas croire un instant que l’Iran, après s’être isolé politiquement et économiquement, peut prendre d’autres risques », a ajouté le ministre français.
Interrogé sur l’hypothèse d’un recours à la force en cas d’échec de la diplomatie, il a rappelé que même « les Etats-Unis reconnaissent que la stratégie (reposant sur) la disponibilité au dialogue et les pressions porte actuellement ses fruits. »
Par sa résolution 1737, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté le 23 décembre des sanctions limitées contre l’Iran.
Des consultations pour renforcer ces sanctions sont en cours entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) plus l’Allemagne, les six puissances impliquées dans le dossier nucléaire iranien.
Mais la Russie et la Chine ont exprimé des réserves vendredi sur un renforcement des sanctions par un volet économique et commercial, estimant qu’il s’agirait alors de punir le peuple iranien.
La position de la France « est axée autour de deux mots: fermeté et dialogue », a dit M. Douste-Blazy, soulignant toutefois que Paris « s’attache à l’unanimité car s’il n’y a pas d’unanimité, il n’y a pas d’efficacité de la position du Conseil de sécurité ».
« Les contacts entre Américains, Européens, Russes et Chinois relatifs à l’adoption de nouvelles mesures témoignent de l’adhésion de tous, y compris des Etats-Unis, à cette démarche diplomatique qui privilégie l’adoption de pressions dans la communauté internationale dans un cadre multilatéral », a-t-il souligné.
« Notre objectif est une solution négociée dans le cadre du système multilatéral. Les autorités américaines se sont exprimées à plusieurs reprises et au plus haut niveau dans le même sens. La résolution 1737 est placée sous l’article 41 de la Charte qui exclut tout recours à la force », a-t-il rappelé.
« Une frappe militaire contre l’Iran aurait des conséquences imprévisibles, profondément déstabilisatrices aussi pour l’ensemble de la région. Aujourd’hui, nous sommes dans la diplomatie et dans les sanctions d’ordre économique », a conclu le ministre français.
M. Douste-Blazy achevait une tournée au Koweït et aux Emirats, deux monarchies pétrolières du Golfe qui s’inquiètent du risque d’un nouveau conflit armé dans la région.