Romandie.com, Téhéran, 8 avril – L’Iran refuse de discuter de son « droit légitime » à l’enrichissement d’uranium, a déclaré dimanche le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini.
« Nous ne discuterons pas des droits légitimes de l’Iran », a déclaré M. Hosseini, interrogé lors de son point de presse hebdomadaire à propos d’une possible suspension de l’enrichissement d’uranium, comme l’exige le Conseil de sécurité de l’ONU.
« Nous pouvons négocier à propos des inquiétudes des différentes parties et du non-détournement du programme nucléaire iranien », a encore dit le porte-parole.
« Nous ne faisons rien qui soit contraire au Traité de non-prolifération (TNP) et il n’y a aucune raison (…) pour suspendre » le programme d’enrichissement d’uranium, a-t-il ajouté.
« Pour poursuivre les négociations (avec les cinq membres du Conseil de sécurité + l’Allemagne, ndlr), il faut qu’on voit une volonté ferme de leur part pour reconnaître le droit absolu » de l’Iran à posséder un programme nucléaire pacifique, a-t-il dit.
Cette déclaration intervient à la veille de l’annonce par le président Mahmoud Ahmadinejad d’une « bonne nouvelle » sur le programme atomique iranien, qui devrait marquer un nouveau défi à la communauté internationale.
Selon la presse, la « bonne nouvelle » concernerait l’installation de nouvelles cascades de centrifugeuses sur le site d’enrichissement de Natanz (centre) et le passage au stade industriel d’enrichissment.
Mi-février, l’Iran a annoncé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) y avoir installé deux premières cascades de 164 centrifugeuses chacune, et en achever l’installation de deux autres. Mais sans les mettre en route pour autant.
L’objectif déclaré de Téhéran est de se doter, dans un premier temps, d’un « module » de 18 cascades reliées entre elles, soit environ 3.000 centrifugeuses.
Un tel module permet théoriquement d’obtenir dans un délai de six à douze mois suffisamment d’uranium hautement enrichi (à 90%) pour une bombe atomique.
A terme, l’Iran vise une capacité industrielle d’environ 50.000 centrifugeuses, mais assure qu’elles seront utilisées uniquement pour produire de l’uranium faiblement enrichi, à un niveau ne dépassant pas 5%, afin d’alimenter en combustible ses futures centrales nucléaires.
En avril 2006, l’Iran avait annoncé avoir réussi à enrichir de l’uranium à 3,5%, cette nouvelle aggravant considérablement la crise avec les Occidentaux.
Le Conseil de sécurité a exigé depuis dans trois résolutions (1696, 1737 et 1747) que Téhéran suspende toutes ses activités d’enrichissement, sans succès. (AFP)