AFP, Téhéran, 23 avril – Le négociateur du dossier nucléaire iranien Ali Larijani a appelé le chef de la diplomatie de l’Union européenne Javier Solana à s’abstenir de parler de la suspension du programme d’enrichissement d’uranium de Téhéran dans les entretiens que les deux hommes doivent avoir mercredi.
Le Haut représentant pour la politique étrangère de l’UE Javier « Solana ne devrait pas parler de précondition dans les nouvelles discussions », a dit M. Larijani, cité lundi par l’agence Mehr, en réponse à une question sur la suspension des activités d’enrichissement d’uranium de l’Iran.
Les discussions prévues mercredi en Turquie visent à tenter de renouer le dialogue entre Téhéran et l’UE sur l’offre de coopération des grandes puissances faite à l’Iran, qui est conditionnée à une suspension de l’enrichissement.
M. Larijani a repris l’argument du fait accompli, utilisé jusqu’ici par l’Iran, en référence à l’annonce le 9 avril qu’il passait de la phase de recherche à la phase industrielle de l’enrichissement.
« De nouvelles conditions impliquent de nouvelles exigences, et donc de nouvelles initiatives », a dit M. Larijani, sans autre précision.
Il y a un an, Téhéran avait jugé qu’en démarrant son programme d’enrichissement à un stade expérimental, il rendait caduque l’exigence des grandes puissances d’une suspension de ses activités dans ce domaine.
Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale a également souligné que « la question du non détournement pourrait être un sujet d’importance dans les nouvelles discussions si elle préoccupe l’autre partie ».
Téhéran s’est dit prêt par le passé à fournir des garanties que son programme nucléaire civil ne sera pas détourné à des fins militaires.
Mais les grandes puissances, fortes des rapports et de la demande de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur le sujet, jugent que la meilleure garantie reste la suspension des activités nucléaires sensibles.
L’enrichissement d’uranium sert aussi bien à produire du combustible pour une centrale nucléaire que la matière première pour une bombe atomique.
L’Iran est sous le coup de deux séries de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies à cause de son refus de suspendre son programme d’enrichissement. Il risque de nouvelles mesures du Conseil s’il ne se plie pas à ses exigences d’ici au 23 mai.