AFP, Téhéran, 9 mai – L’ex-négociateur du nucléaire iranien, Hossein Moussavian, soupçonné d’espionnage, va être libéré sous caution, a indiqué mercredi à l’AFP un responsable du pouvoir judiciaire, sous couvert de l’anonymat.
« Le processus de règlement de la caution est en cours », a dit ce responsable, en se refusant à en préciser le montant.
M. Moussavian, qui a joué un rôle important durant les négociations nucléaires entre l’Iran et les trois grands pays européens (Grande-Bretagne, France, Allemagne) jusqu’en 2005, a été arrêté le 30 avril.
Une source a indiqué dimanche à l’agence semi-officielle Fars qu’il était accusé d’espionnage sur le programme atomique.
La télévision d’Etat a rapporté dans la nuit de mardi à mercredi que le pouvoir judiciaire avait décidé que « son arrestation temporaire était changée en libération sous caution, et qu’il serait libéré aussitôt qu’il aurait payé ».
Le chef du pouvoir judiciaire Gholam Hossein Mohseni Ejeie avait estimé mardi que M. Moussavian pourrait bénéficier d’une libération sous caution, tout en se refusant à détailler les charges retenues contre lui, et en parlant seulement d’une affaire liée à la « sécurité ».
Deux autres personnes, non identifiées, ont été convoquées lundi pour un interrogatoire lié à l’affaire, « et l’enquête à leur sujet se poursuit », avait ajouté M. Mohseni Ejeie.
L’équipe de négociateurs dont faisait partie M. Moussavian avait signé avec les Européens un accord suspendant les activités d’enrichissement de l’uranium.
Elle a été évincée après l’élection en juin 2005 du conservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence, et M. Moussavian avait critiqué la position intransigeante de la nouvelle équipe, en défendant notamment en décembre 2006 une politique de « souplesse, de prudence, de patience ».
M. Mohseni Ejeie est considéré comme un proche de l’ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, un conservateur pragmatique.
Des diplomates occidentaux en poste dans la capitale iranienne ont indiqué à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que l’arrestation de M. Moussavian était liée, selon eux, à des luttes politiques internes entre différentes factions conservatrices.