AFP, Bruxelles, 11 janvier – Les négociations sur un accord de coopération entre l’Union européenne et l’Iran vont reprendre mercredi à Bruxelles, à la suite de la promesse iranienne de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium, mais Bruxelles conditionne leur progression au respect par Téhéran de ses engagements politiques.
La Commission européenne et l’Iran reprendront mercredi leurs pourparlers en vue d’un accord commercial et de coopération, après une pause de dix-huit mois, a annoncé mardi la Commission européenne.
Ces pourparlers seront suivis jeudi à Bruxelles de « négociations liées au dialogue politique et au contre-terrorisme » qui ont lieu « en parallèle ».
Cette reprise du dialogue était attendue comme contre-partie de l’engagement de Téhéran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium et comme moyen de l’inciter à renoncer définitivement à de telles activités, susceptibles de lui fournir l’arme atomique.
Cette promesse avait été arrachée par trois grands pays européens, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Les Etats-Unis se sont montrés jusqu’à présent très sceptiques sur cet accord.
L’accord avec le trio européen et la « vérification » par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA) du caractère effectif de cette suspension ont permis la reprise du dialogue, a souligné la Commission.
Débutées en décembre 2002, les négociations UE-Iran avaient été interrompues en juin 2003, à la suite du refus de Téhéran de signer le protocole additionnel permettant à l’AIEA d’inspecter inopinément ses installations nucléaires.
« L’Iran peut espérer avoir une relation plus riche avec l’Union européenne dans la mesure où la communauté internationale peut être confiante dans le fait que son programme nucléaire n’a pas de visées militaires », a souligné la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero Waldner.
Outre la libéralisation des échanges, l’accord commercial ouvrirait la voie à une adhésion de l’Iran à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), estime la Commission, alors que la candidature de Téhéran, soutenue par l’UE, bute sur le veto américain.
Téhéran, qui a vu une nouvelle fois en décembre dernier la porte de l’OMC se fermer, a appelé les Européens à l’aider à surmonter l’obstruction américaine.
Mais l’UE refuse de lui donner un chèque en blanc. « Les négociations commerciales seront menées parallèlement au dialogue politique » et « l’un ne peut aboutir sans l’autre », a prévenu la Commission européenne qui négocie au nom de l’UE.
L’Europe pourrait interrompre à tout moment les pourparlers si l’AIEA « modifiait substantiellement » sa position concernant le respect par Téhéran de ses engagements en matière nucléaire, a prévenu une source communautaire.
Bruxelles lie comme par le passé les pourparlers à quatre questions politiques : « le respect par l’Iran des droits de l’Homme, la sécurité dans la région du Proche-Orient, la lutte contre le terrorisme et contre les armes de destruction massive ».
Alors que Téhéran souhaite la conclusion rapide de l’accord, Bruxelles ne s’est engagé sur aucun calendrier précis. A la Commission, on se contente de souligner que des rencontres entre les deux parties auront lieu tous les deux mois, ou plus souvent si nécessaire.
L’accord devrait permettre « une coopération plus étroite » en matière d’énergie, de transports, de l’environnement, du contrôle du trafic de drogue, ainsi que de l’asile et de l’immigration, souligne Bruxelles.
Principale partenaire commercial de l’Iran, représentant 30% de son commerce extérieur et 40% de ses importations, l’UE entend faciliter par cet accord l’accès de son marché aux produits iraniens et obtenir en échange une baisse des droits de douanes iraniens sur ses exportations d’équipements de transports, de machines outils ou de produits chimiques.
Bruxelles renoue mercredi les négociations commerciales avec l’Iran
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