Reuters, Lisbonne, 24 juin – Par Pariza Hafezi et Henrique Almeida – Le porte-parole de la diplomatie européenne, Javier Solana, a jugé « constructif » le nouvel entretien de quatre heures qu’il a eu samedi à Lisbonne avec le négociateur iranien dans le dossier nucléaire, Ali Larijani.
Ce dernier a pour sa part redit que son pays voulait trouver une solution diplomatique à la crise qui l’oppose aux Occidentaux, qui soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire en enrichissant de l’uranium.
Solana a précisé qu’il espérait revoir dans trois semaines le négociateur iranien.
« Ça a été une rencontre constructive (…) Je dois vous dire que probablement dans trois semaines nous tâcherons de voir si nous pouvons nous rencontrer à nouveau », a-t-il dit aux journalistes.
Les membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) et l’Allemagne ont entamé des discussions en vue de l’adoption d’un troisième train de sanctions pour condamner la poursuite des activités nucléaires iraniennes.
Prié de dire si de nouvelles sanctions de l’Onu pourraient mettre fin à ses discussions avec Solana, Larijani a répondu: « si certains pays aventuristes veulent interrompre le processus diplomatique, cela pourrait avoir certains effets ».
« Je pense que pour les grandes puissances, le maintien de la tranquillité serait plus important ».
SANCTIONS DE L’ONU
Le Conseil de sécurité a déjà imposé deux trains de sanctions à l’Iran, en décembre et en mars, à la suite du refus de Téhéran d’arrêter l’enrichissement de l’uranium.
Depuis février, l’Iran a multiplié les installations de centrifugeuses dans son complexe souterrain de Natanz afin de produire du combustible nucléaire « à l’échelle industrielle ».
La République islamique affirme que son programme nucléaire a dépassé un point de non-retour.
A l’issue de deux heures de discussions avec Larijani, vendredi à Vienne, le directeur général de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), Mohamed el Baradei, a dit qu’ils étaient convenus d’élaborer d’ici deux mois un « plan d’action » sur les manières de dissiper les préoccupations relatives aux activités nucléaires de l’Iran.
La précédente rencontre entre Larijani et Solana, en mai à Madrid, n’avait pas permis de régler le différend sur l’enrichissement de l’uranium, et on ne s’attend guère à ce que les nouvelles discussions exploratoires fassent beaucoup progresser les choses.
Solana a formulé l’espoir que les discussions se poursuivraient. « J’espère bien qu’il nous sera possible de continuer nos négociations », a-t-il dit.