Romandie.com, 13 juillet – L’Iran a autorisé des inspecteurs de l’AIEA à se rendre sur le site d’un réacteur nucléaire en construction et des discussions sont prévues les 25 et 26 juillet à Vienne pour régler les problèmes en suspens, a-t-on appris auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique et à Téhéran.
L’ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltanieh, a précisé que l’inspection du réacteur à eau lourde d’Arak, dans le centre de l’Iran, aurait lieu « bientôt » et déclaré qu’une « seule visite suffira ».
De nouvelles discussions entre l’Iran et l’AIEA sont par ailleurs prévues les 25 et 26 juillet à Vienne, a précisé M. Soltanieh.
Un diplomate proche de l’AIEA a commenté cette annonce en estimant que « si les choses promises sont réalisées, l’accord est satisfaisant ».
Le directeur général de l’Agence, Mohamed ElBaradei, avait demandé à l’Iran d’autoriser de telles visites.
L’Iran avait bloqué tout accès de l’AIEA à Arak depuis avril dernier, en réponse aux sanctions décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies qui avait exigé la suspension du programme d’enrichissement d’uranium sur le site de Natanz et l’arrêt des travaux à Arak.
L’accord sur une telle visite est le résultat des discussions menées mercredi et jeudi à Téhéran par une délégation de l’AIEA, dirigée par le vice-directeur de l’agence, Olli Heinonen, et des responsables nucléaires iraniens.
L’usine de production d’eau lourde d’Arak, dans le centre de l’Iran, le 26 août 2006
© AFP/Archives Atta Kenare
« Durant cette visite, un accord a été conclu pour désigner de nouveaux inspecteurs, permettre une visite sur le site du réacteur à eau lourde d’Arak avant fin juillet » et régler lors de rencontres en août la question de l’inspection du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, a souligné l’AIEA.
Le représentant iranien auprès de l’agence a précisé que les « experts de l’AIEA et de l’Iran allaient travailler ensemble pour fixer d’ici à un mois un cadre de travail pour avoir des règles précises sur les méthodes d’inspection du site d’enrichissement de Natanz ».
Les réacteurs à l’eau lourde peuvent permettre de fabriquer du plutonium, pouvant être utilisé, comme l’uranium enrichi, pour la fabrication d’armes atomiques.
Selon un responsable du dossier nucléaire iranien qui a gardé l’anonymat, l’accord sur une visite de l’AIEA au réacteur d’Arak vise à préparer la rencontre entre Ali Larijani, négociateur en chef sur le nucléaire iranien, et Javier Solana, chef de la diplomatie de l’Union européenne, afin qu’ils parviennent à « une entente politique » sur le programme nucléaire iranien.
MM. Larijani et Solana doivent se retrouver prochainement pour de nouvelles discussions après trois séries de rencontres en Turquie, en Espagne et au Portugal.
Téhéran affirme que son programme nucléaire a un objectif purement civil et qu’il n’a pas l’intention de se doter de l’arme nucléaire, contrairement aux craintes de nombreux pays, en tête desquels les Etats-Unis et Israël.
M. ElBaradei a déclaré lundi à des journalistes à Vienne que l’Iran a ralenti le développement de son programme d’enrichissement d’uranium, une mesure qui pourrait augurer d’une percée diplomatique.
Le directeur-général de l’AIEA a invité l’Iran à geler l’enrichissement au niveau actuel pour obtenir en contrepartie l’abandon par l’ONU de nouvelles sanctions.
Des experts estiment que l’Iran devait avoir vers la fin juillet 3.000 centrifugeuses à Natanz, soit un nombre suffisant pour produire de l’uranium enrichi et fabriquer une bombe atomique en moins d’un an.