AP, 28 août – Le président Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé mardi que l’Iran maîtrise désormais pleinement l’enrichissement de l’uranium, et averti les puissances occidentales que le dialogue, et non les menaces, était la seule façon de traiter avec Téhéran. Il a également déclaré que l’Iran était prêt à « combler le vide politique » chez son voisin irakien.
« Aujourd’hui, l’Iran est un Iran nucléaire », a-t-il proclamé lors d’une conférence de presse à Téhéran. « Cela signifie qu’il maîtrise la totalité du cycle de combustion nucléaire ».
Ahmadinejad a cependant précisé que l’Iran entend ancrer son programme nucléaire sur une « voie pacifique ».
Ces déclarations interviennent au lendemain de commentaires de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon lesquels Téhéran lui offre, jusqu’à un certain point, son assistance dans le cadre de l’enquête de l’agence onusienne sur un projet secret présumé d’enrichissement de l’uranium dont les Etats-Unis affirment qu’il est lié à un programme d’armement.
Téhéran et l’AIEA ont par ailleurs trouvé récemment un accord sur un calendrier pour que l’Iran réponde aux dernières questions sur son programme nucléaire controversé. Les Etats-Unis ont critiqué cet accord, estimant qu’il ne protégerait pas l’Iran d’une troisième série sanctions. Une position qui a provoqué la réprobation de certains diplomates, et qu’a violemment attaquée Ahmadinejad mardi.
George W. Bush est un dirigeant « malicieux, égoïste et arrogant », a laissé entendre Ahmadinejad dans une tirade qui ne nommait pas directement le président américain.
Le président iranien a également averti lors de cette conférence de presse qu’un « effondrement » de l’autorité politique était imminent en Irak, et que l’Iran était prêt à combler ce « vide ».
« Le pouvoir politique des occupants va s’effondrer rapidement », a-t-il déclaré à propos de la présence américaine en Irak. « Bientôt, nous verrons un immense vide politique dans la région. Evidemment, nous sommes prêts à combler le vide, avec l’aide de nos voisins et amis régionaux comme l’Arabie saoudite, et avec l’aide de la nation irakienne ».
Les Etats-Unis accusent Téhéran de soutenir les insurgés chiites en Irak, des affirmations démenties par l’Iran. AP