RIA Novosti, Washington, 29 août – Le retrait des troupes des quartiers à population dense et l’organisation de la défense du sud et de l’ouest de l’Irak pour couper à l’Iran l’accès à l’Arabie Saoudite seraient la politique optimale pour les Etats-Unis en Irak, a indiqué à RIA Novosti George Friedman, qui dirige l’agence d’analyse stratégique Stratfor.
La stratégie américaine en Irak avait pour objectif de créer un gouvernement pro-américain et de stabiliser la situation dans le pays. Cet objectif n’a pas été atteint, comme il découle du dernier rapport du renseignement américain, et il n’y a aucune raison de supposer qu’il sera atteint à l’avenir, estime l’analyste.
Selon lui, trois scénarios se présentent alors.
Premièrement, les Etats-Unis peuvent poursuivre leur politique actuelle. Cependant, on ne peut pas être sûr que les choses aillent mieux dans un an ou même dans quelques années, a indiqué M. Friedman.
La deuxième variante consiste à retirer progressivement les troupes de l’Irak.
Dans ce cas-là, l’ennemi contre lequel luttent les Etats-Unis restera là où il est, pendant que le nombre de soldats américains diminuera. Résultat, l’Iran demeurera la force dominante dans la région.
Le troisième scénario, optimal selon l’expert, consiste pour Washington à renoncer à l’idée d’implanter un gouvernement pro-américain en Irak et à se concentrer sur la création de positions fortes au sud et à l’ouest de l’Euphrate pour protéger ainsi de l’Iran les réserves de pétrole de l’Arabie Saoudite.
Si les Etats-Unis se retirent de Bagdad et d’autres localités, les soldats américains seront moins en danger et, c’est là le plus important, l’Iran ne pourra pas atteindre l’Arabie Saoudite, a souligné M. Friedman.
D’un autre côté, le retrait total des troupes américaines de l’Irak « ouvrira à l’Iran le chemin vers le pétrole ».
De plus, si les Etats-Unis quittent l’Irak, l’Iran deviendra la plus importante force de la région. Il n’y aura pas de force, sauf peut-être la Turquie, qui puisse arrêter l’Iran, a-t-il souligné.
L’Iran ne mènera pas de guerre classique contre les Etats-Unis, mais continuera d’inciter les terroristes sur le sol irakien à combattre les troupes américaines, a ajouté l’analyste.