Reuters, Paris, 16 septembre – La communauté internationale doit « se préparer au pire » y compris « la guerre » dans la crise du nucléaire iranien, a estimé dimanche le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.
« Il faut se préparer au pire (…) Le pire, c’est la guerre », a-t-il déclaré lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.
« On se prépare en essayant d’abord de mettre des plans au point qui sont l’apanage des états-majors. Ça, c’est pas pour demain. Mais on se prépare (aussi) en disant: ‘Nous n’accepterons pas que cette bombe soit construite. Suspendez l’enrichissement d’uranium’ et on vous montre que nous sommes sérieux en proposant (des sanctions plus efficaces) », a-t-il poursuivi.
Pour autant, « l’armée française n’est pas pour le moment associée à quoi que ce soit, ni à aucune manoeuvre que ce soit, a précisé Bernard Kouchner, qui ne croit pas à une intervention militaire américaine en Iran avant la fin du mandat de George Bush, en 2008. « Je ne crois pas que nous en soyons là, pas du tout. En tout cas je l’espère », a-t-il dit.
« Nous avons décidé pendant que la négociation se poursuit (…) de nous préparer à des sanctions éventuelles en dehors des sanctions de l’ONU et qui seraient des sanctions européennes », a précisé le chef de la diplomatie française, indiquant qu’il s’agirait de « sanctions économiques à propos des circuits financiers ».
« Nos amis allemands l’ont proposé. Nous en avons parlé il y à quelques jours », a-t-il précisé.
De plus, le gouvernement français a demandé à certaines grandes entreprises françaises de ne pas répondre aux appels d’offre en Iran.
« On n’interdit pas aux entreprises de soumissionner. On leur a conseillé de ne pas le faire. Ce sont des entreprises privées. Mais je crois que ça a été entendu », a-t-il poursuivi, citant notamment Total, Gaz de France « et d’autres ».