IranNucléaireNucléaire: Paris s'alarme, Téhéran réplique

Nucléaire: Paris s’alarme, Téhéran réplique

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LEXPRESS.fr, 17 septembre – L’Iran s’offusque des propos de la diplomatie française. Tour à tour, Bernard Kouchner et François Fillon ont évoqué le risque d’une guerre avec Téhéran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique. Washington, de son côté, applaudit.

Les Etats-Unis se sont félicités lundi des propos tenus la veille par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner sur l’éventualité d’une guerre contre l’Iran.

Les commentaires de M. Kouchner « soulignent le sérieux de la position française », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack, avant de réaffirmer la position des Etats-Unis privilégiant l’option diplomatique sans toutefois exclure l’option militaire.

Les propos de Bernard Kouchner ont par ailleurs été explicités par le Premier ministre, François Fillon. En visite au 1er régiment d’infanterie de Marine, ce lundi à Angoulême (Charente), il a estimé que la tension causée par la crise nucléaire « est à son extrême » en Iran . « La menace que fait peser sur le monde l’existence d’une arme iranienne nucléaire est réelle », a déclaré le Premier ministre. « Tout doit être fait pour éviter la guerre. Le rôle de la France est de conduire vers une solution pacifique une situation qui serait extrêmement dangereuse pour le reste du monde, a-t-il précisé.

Soupçonnant l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique – ce qu’il nie -, l’UE et les Etats-Unis envisagent une nouvelle série de sanctions contre Téhéran dans l’espoir d’amener les Iraniens à cesser leurs activités nucléaires sensibles.

« Ce que le président de la République a décidé, a dit aussi François Fillon, ce sont des sanctions les plus sévères possibles à l’égard du gouvernement iranien s’il perdure dans son projet de construire une force nucléaire autonome ».

« Je crois que les sanctions n’ont pas encore été jusqu’au bout de ce qu’il est possible de faire. Je crois par ailleurs qu’il faut écouter le peuple iranien qui n’est pas forcément unanime dans son appréciation de la politique qui est conduite par son gouvernement », a-t-il dit.

« Une confrontation avec l’Iran, c’est la dernière extrémité que n’importe quel responsable politique peut souhaiter », a-t-il souligné, ajoutant qu’il n’avait « pas de raison » à ce stade « d’en dire plus » sur la perspective d’un conflit.

« Le ministre des Affaires étrangères a raison de dire que la situation est dangereuse et qu’elle doit être prise au sérieux », a-t-il souligné.
Dimanche dernier, le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, invité du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, avait estimé que « le monde doit se préparer au pire », c’est-à-dire à la possibilité d’une « guerre » avec Téhéran, si les sanctions s’avèrent insuffisantes pour convaincre l’Iran de suspendre son programme nucléaire.

DES PROPOS « PROVOQUANTS »

Les propos français n’ont pas tardé à provoquer des réactions. Mohammed Ali Hosseini, porte-parole de la diplomatie iranienne, estime que ces déclarations « portent atteinte à la crédibilité de la France devant les opinions publiques mondiales, en particulier du Proche-Orient ». Pour lui, le ministre français des Affaires étrangères s’écarte de la politique de l’Union européenne.

Après avoir cité al Hosseini critiquant les propos « provocants » de Kouchner, l’agence officielle Irna a envoyé une nouvelle version dans laquelle le ministre iranien parle de « déclarations qui provoquent la crise ».

Dans un commentaire, l’agence accuse la France d' »extrémisme » et s’en prend directement au président français. Depuis que (Nicolas) Sarkozy est à l’Elysée, un Européen s’est glissé dans la même peau que celle des Etats-Unis, dont il imite les ‘sorties’ et les postures nuisibles », écrit Irna.

« Le nouveau gouvernement français pense que la meilleure approche sur l’arène internationale est de porter atteinte à la paix et de favoriser la tension », ajoute l’agence.

Egalement critique, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradeï déclare: « Nous devons toujours nous souvenir que l’usage de la force ne peut être envisagé que quand toutes les autres options sont épuisées. Je ne crois pas que nous en soyons là ». Enfin, la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, a indiqué vouloir travailler « avec persévérance à une solution négociée ».

L’Allemagne a de son côté réagi aux déclarations françaises en replaçant le problème sur le seul terrain de la négociation. « Il serait complètement faux de parler de menaces de guerre », a déclaré le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères. Martin Jaeger a souligné que le gouvernement allemand était fermement engagé dans la voie de la diplomatie. « Toute autre option n’est pas objet de discussion », a-t-il ajouté.

HOLLANDE RECLAME UN DEBAT AU PARLEMENT

François Hollande a quant à lui jugé « inquiétantes » les déclarations de Bernard Kouchner et demandé à Nicolas Sarkozy de fournir des précisions aux Français sur la situation en Iran.

En marge de la journée parlementaire du Parti socialiste à Paris, le premier secrétaire du parti a en outre réclamé un débat au Parlement sur ce sujet.

« Je demande à ce que (…) le président de la République nous éclaire sur la situation en Iran et sur ce qu’est la réalité de la menace et l’éventuelle participation de la France à une opération dès lors qu’elle a été évoquée par le ministre des Affaires étrangères », a-t-il dit.
Les Etats-Unis se sont félicités lundi des propos tenus dimanche par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner sur l’éventualité d’une guerre contre l’Iran, mais ont réaffirmé privilégier l’option diplomatique.

« La France a les mêmes objectifs que nous: que ce régime iranien ne puisse pas se doter d’une arme nucléaire », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.

Les commentaires de M. Kouchner « soulignent le sérieux de la position française », a-t-il ajouté, avant de réaffirmer la position des Etats-Unis privilégiant l’option diplomatique sans toutefois exclure l’option militaire.

« Nous continuons à penser qu’on peut encore faire beaucoup plus sur la voie diplomatique », a-t-il déclaré. « Les Iraniens sentent que la pression s’accentue en raison de ces efforts (diplomatiques). Ils n’ont pas encore changé d’avis mais ils sentent que la pression s’accentue ».
« En ce qui concerne toute autre voie, je ferais la même réponse que d’habitude: le président des Etats-Unis ne retire jamais aucune option de la table, mais nous nous concentrons sur la voie diplomatique à l’heure actuelle ».

M. Kouchner a averti dimanche que le monde devait se « préparer au pire », c’est-à-dire à la « guerre » avec l’Iran, si des sanctions se révélaient insuffisantes pour convaincre Téhéran de suspendre son programme nucléaire.Les Etats-Unis se sont félicités lundi des propos tenus dimanche par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner sur l’éventualité d’une guerre contre l’Iran, mais ont réaffirmé privilégier l’option diplomatique.

« La France a les mêmes objectifs que nous: que ce régime iranien ne puisse pas se doter d’une arme nucléaire », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.

Les commentaires de M. Kouchner « soulignent le sérieux de la position française », a-t-il ajouté, avant de réaffirmer la position des Etats-Unis privilégiant l’option diplomatique sans toutefois exclure l’option militaire.

« Nous continuons à penser qu’on peut encore faire beaucoup plus sur la voie diplomatique », a-t-il déclaré. « Les Iraniens sentent que la pression s’accentue en raison de ces efforts (diplomatiques). Ils n’ont pas encore changé d’avis mais ils sentent que la pression s’accentue ».

« En ce qui concerne toute autre voie, je ferais la même réponse que d’habitude: le président des Etats-Unis ne retire jamais aucune option de la table, mais nous nous concentrons sur la voie diplomatique à l’heure actuelle ».

M. Kouchner a averti dimanche que le monde devait se « préparer au pire », c’est-à-dire à la « guerre » avec l’Iran, si des sanctions se révélaient insuffisantes pour convaincre Téhéran de suspendre son programme nucléaire.

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