Liberation.fr, 18 septembre – Par Marc SEMO – Le ministère des affaires étrangères tente de calmer lémoi suscité par les propos de Bernard Kouchner, qui évoquait la nécessité «de se préparer au pire» avec l’Iran.
En vocabulaire diplomatique cela sappelle «déminer». «Dire quil faut se préparer au pire ne sgnifie pas que lon prépare le pire», explique Eric Chevallier, conseiller spécial du ministre des affaires étrangères pour calmer lémoi suscité par les propos de Bernard Kouchner dimanche soir à RTL, qui évoquait la nécessité pour le monde «de se préparer au pire», cest à dire la «guerre» avec lIran si les sanctions ne suffisent pas à convaincre Téhéran de suspendre son programme nucléaire. Cela ne veut pas dire que la France change de position sur ce dossier crucial en salignant sur Washington, ni a fortiori quelle est déjà en train de se préparer à une éventuelle intervention que les Etats-Unis eux même se refusent pour le moment à évoquer affirmant «priv ilégier la voie diplomatique».
«Le ministre na fait que dire tout haut ce que tout le monde sait et ses propos ont le mérite déveiller les consciences et de lancer le débat pour éviter de se trouver face à une telle hypothèse», souligne-t-on au cabinet alors que Bernard Kouchner, en visite à Moscou, sactive lui même à dissiper tout malentendu rappelant que «tout doit être fait pour éviter la guerre» et quil faut «négocier, négocier et négocier sans relâche sans craindre de rebuffades. Et de travailler avec nos amis européens à des sanctions crédibles».
En fait, au delà du choc suscité par les mots du ministre et notamment celui de «guerre», les propos, comme le souligne le Quai d Orsay, sinscrivent dans la logique de ce que déclarait déjà le président Nicolas Sarkozy lors de la conférences des ambassadeurs fin août, où il appelait à tout faire «afin déchapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de lIran». Ces propos avaient marqué un net changement de ton de la diplomatie française sur ce dossier crucial, même si sur le fond la position reste celle que rappelle encore aujourdhui le Quai d Orsay: «Laction diplomatique mais en laccompagnant de forte pressions au travers de sanctions programmées et progressives mais révisibles» si lIran accepte finalement se conformer aux trois exigences posées par la résolution 1247 du Conseil de Sécurité, dont en premier lieu la suspension du programme denrichissement.
Le quai d’Orsay estime que les sanctions déjà mise en uvre ont eu pour effet douvrir un débat au sein du leadership iranien où beaucoup sinquiètent désormais ouvertement de «laventurisme» de la politique du président radical Ahmadinedjad. Et Paris compte bien encore accentuer cette pression pensant à élaborer avec ses partenaires de lUE des sanctions spécifiques en parallèles de celles que déciderait à nouveau le Conseil de Sécurité.
Une réunion des six pays engagés sur le dossier du nucléaire iranien (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Russie, Chine) doit se tenir vendredi à Washingtin afin de préparer la réunion du Conseil de Sécurité. Mais la Russie comme la Chine freinent estimant quil faut donner du temps et une chance aux pourparlers relancés cet été entre Téhéran et lAIEA, lAgence Internationale de lEnergie Atomique qui veille à lapplication du traité de non prolifération nucléaire dont lIran est signataire.