Reuters, Téhéran, 19 septembre – L’Iran emploierait « tous les moyens » pour se défendre en cas d’attaque occidentale, a déclaré le porte-parole du gouvernement de Téhéran Gholanhossein Elham.
Prié de dire si Téhéran pourrait bloquer le détroit d’Ormuz, voie d’acheminement stratégique du pétrole mondial, Elham a néanmoins jugé « bizarre » que quiconque ait pu penser à cette « option stupide ».
Mais, a-t-il dit sans autres précisions, « nous utiliserons tous nos moyens pour nous défendre parce que l’intégrité territoriale est une question capitale pour tout pays ».
Téhéran avait, par le passé, menacé de s’en prendre aux intérêts américains dans la région en cas de frappes de Washington.
Dans un entretien publié par Le Parisien, l’ambassadeur d’Iran en France prévient qu’une attaque américaine contre l’Iran aurait des conséquences « vastes, terribles et imprévues ».
Une opération américaine contre l’Iran serait « une nouvelle folie » après l’Irak, juge Ali Ahani.
« Des pays comme la France peuvent conseiller aux Américains de renoncer à cette voie qui serait catastrophique pour le monde », ajoute l’ambassadeur, qui dit avoir trouvé « bizarres » les propos « martiaux » de Bernard Kouchner.
Dimanche, le ministre français des Affaires étrangères a estimé qu’il fallait se préparer au « pire » c’est-à-dire « la guerre » dans la crise du nucléaire iranien.
Pour Ali Ahani, il « a donné l’impression d’aller dans le sens de l’administration Bush or, l’opinion française a toujours été très fière de l’indépendance de son pays, de ne pas être considérée comme suiviste par rapport aux Etats-Unis ».
« Paris semble avoir changé de cap », déplore-t-il. « Nous espérons que les explications précises de M. Kouchner vont dissiper le malentendu. »
Le ministre des Affaires étrangères a modéré ses propos par la suite, se défendant d’être un « va-t-en-guerre » lors d’une visite à Moscou, ce qui selon l’ambassadeur a « aidé à calmer l’opinion iranienne qui a été choquée ».
Le ministre français de la Défense Hervé Morin, qui s’est exprimé mercredi sur le sujet, a assuré que la France « n’en est pas du tout » à préparer des plans militaires contre l’Iran qu’elle souhaite « amener à discuter ».