Le Monde, New York, 26 septembre – Profitant de la reprise de ses négociations avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a « officiellement » affirmé, mardi 25 septembre, que « la question nucléaire de l’Iran est close » et relève désormais « des affaires ordinaires » de l’AIEA.
Face à l’Assemblée générale de l’ONU, le dirigeant iranien s’est même dit prêt, sous le contrôle de l’Agence, à partager ses expériences nucléaires avec d’autres pays.
Le 21 août, l’Iran s’est accordé avec le directeur de l’AIEA, Mohamed El Baradei, pour répondre, jusqu’en décembre, aux questions qui demeurent sur près de vingt années d’activités nucléaires secrètes.
Téhéran est ainsi parvenu à entraver les efforts des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France, qui souhaitent obtenir une nouvelle vague de sanctions au Conseil de sécurité. Bien que Téhéran poursuive l’enrichissement d’uranium, en violation des résolutions de l’ONU, la Russie et la Chine veulent donner une chance à ce processus.
« PUISSANCES ARROGANTES »
Plusieurs pays occidentaux ont protesté contre l’initiative de M. El Baradei, qu’ils jugent être une diversion. M. Ahmadinejad, lui, a complimenté le directeur de l’AIEA, mardi, pour son « respect du droit ».
Le président iranien a par ailleurs accusé les « puissances arrogantes » d’avoir « exercé une grande pression » sur l’AIEA pour faire « dérailler » la question nucléaire iranienne de sa « voie légale ».
Alors que le président américain, George Bush, a à peine abordé la question iranienne dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU, Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il n’y aura « pas de paix dans le monde si la communauté internationale fait preuve de faiblesse face à la prolifération des armements nucléaires ».
« L’Iran a droit à l’énergie nucléaire à des fins civiles, a-t-il affirmé, mais en laissant l’Iran se doter de l’arme nucléaire, nous ferions courir un risque inacceptable à la stabilité de la région et du monde. »
M. Sarkozy a affirmé que « tous les experts de toutes les parties du monde sont d’accord pour dire que [les Iraniens »> travaillent sur l’arme nucléaire militaire ».
Cette affirmation va au-delà des observations contenues dans les rapports de l’AIEA, qui a dit ne pas être en mesure de déterminer avec certitude la nature, pacifique ou militaire, du programme iranien, en raison du manque de coopération de Téhéran.