AFP, Moscou, 21 janvier – Il n’y a « pas d’alternative » à la politique de négociation pour forcer Téhéran à renoncer à l’arme nucléaire, a estimé vendredi à Moscou le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier, alors que Washington se refuse à exclure un recours à la force contre l’Iran.
« Les Américains sont informés régulièrement de l’état des négociations » menées « en toute transparence et en bonne intelligence avec 22 partenaires européens et avec la Russie » pour faire accepter à Téhéran une suspension à long terme de ses activités relatives au carburant nucléaire, a dit M. Barnier lors d’un point de presse avec son homologue Sergueï Lavrov et les ministres de la Défense des deux pays Michèle Alliot-Marie et Sergueï Ivanov.
« C’est une coopération qui est fragile et nous gardons les yeux grands ouverts. Mais il n’y a pas d’alternative » à la politique de négociations avec l’Iran, a-t-il ajouté.
« Nous informons les Etats-Unis qui ont marqué du scepticisme » face à cette politique, a ajouté M. Barnier, soulignant également qu’il fallait « que l’Iran abandonne l’arme nucléaire ».
Le dossier iranien a été évoqué vendredi lors du Conseil de coopération franco-russe sur les questions de sécurité réunissant les quatre ministres.
Moscou construit en Iran une centrale nucléaire à Bouchehr (sud), et souhaite poursuivre cette coopération censée être strictement limitée au domaine civil.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni mènent depuis la mi-décembre des négociations avec Téhéran pour obtenir un accord à long terme par lequel les Iraniens renonceraient définitivement à toute ambition nucléaire militaire.
L’Iran, qui nie vouloir se doter de l’arme nucléaire, a depuis annoncé la suspension de son programme d’enrichissement d’uranium.
Cette semaine encore, le président américain George W. Bush a indiqué que l’option militaire n’était pas écartée si les Etats-Unis ne parvenaient pas à persuader l’Iran d’abandonner son programme nucléaire militaire supposé.
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« Pas d’alternative » à la politique de négociation avec l’Iran (Barnier)
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