IranNucléaireNucléaire iranien: déception de la troïka européenne

Nucléaire iranien: déception de la troïka européenne

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LEXPRESS.fr , 22 novembre – L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé jeudi qu’elle ne pouvait pas confirmer le caractère « pacifique » du programme nucléaire iranien, qualificatif défendu par Téhéran, malgré des progrès dans sa coopération avec les Iraniens.

La troïka européenne chargée de négocier avec Téhéran dans le dossier du nucléaire iranien a déclaré jeudi que l’Iran n’avait pas fait assez pour dissiper ses soupçons et que l’Onu devait à présent envisager un durcissement des sanctions contre la République islamique.

« Une approche attentiste n’est pas envisageable », ont déclaré la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne aux gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradeï, venait de déclarer que l’Iran avait accompli de « gros progrès » qui lui permettraient de répondre à toutes les questions posées sur son programme nucléaire avant la fin de l’année.

L’Ouest accuse l’Iran de développer secrètement un armement nucléaire. Téhéran se défend en déclarant qu’il ne cherche qu’à produire de l’électricité.

ElBaradeï a repris les critiques des Occidentaux qui reprochent à Téhéran de ne pas avoir autorisé des inspections plus poussées, réclamées par l’Onu, afin de vérifier que l’enrichissement de l’uranium ne sert pas à des fins militaires sur des sites non déclarés. Il a également noté que l’Iran avait continué à en enrichir malgré les injonctions de l’Onu.

« UNE COOPÉRATION PARTIELLE ET RESTRICTIVE »

Dans une déclaration conjointe, la « troïka » juge que ces deux constats sont « inacceptables ». « Nous sommes aussi intéressés, voire plus, par le présent et l’avenir (du programme nucléaire iranien) que par son passé », dit-elle.

« Nous reconnaissons que l’Iran a pris des mesures qui vont dans la bonne direction mais nous sommes déçus que sa coopération soit partielle et restrictive », explique la troïka, faisant écho à la position de Washington. « Donc de manière générale, les résultats ne sont pas encourageants. »

Les trois pays ajoutent: « Par conséquent, nous devons en tirer les conclusions au Conseil de sécurité (de l’Onu) », faisant allusion à l’adoption de sanctions renforcées après des discussions avec les Etats-Unis, la Chine et la Russie au sein de l’exécutif onusien.

Aucun calendrier n’est toutefois évoqué.

Le négociateur iranien du dossier nucléaire, Saeed Jalili, a annoncé qu’il rencontrerait le 30 novembre le porte-parole de la politique étrangère de l’UE, Javier Solana. Cette rencontre pourrait jouer un rôle décisif dans la décision de durcir ou non les sanctions contre l’Iran.
La Russie et la Chine devraient interpréter de manière plus positive le rapport d’ElBaradeï et se prononcer contre toute mesure de rétorsion qui menacerait la divulgation par l’Iran des dessous de son programme nucléaire.

Les deux pays se sont opposés au durcissement des sanctions par le Conseil de sécurité, les jugeant contre-productives, mais ils ont récemment demandé à l’Iran de faire preuve de transparence et de cesser d’enrichir de l’uranium.

QUESTIONS EN SUSPENS

Lors d’une conférence sur la politique européenne à Paris, Solana a estimé que « seule une solution multilatérale rendrait possible une sortie de cette crise ». « L’idée de centres internationaux d’enrichissement (de l’uranium) sous supervision multilatérale est évoquée depuis un certain temps. Essayons donc de l’approfondir », a-t-il ajouté.

Mais l’Iran a déjà exclu une telle solution si elle implique qu’il doit cesser d’enrichir de l’uranium sur son territoire.

ElBaradeï a synthétisé devant le conseil des gouverneurs de l’AIEA un rapport dont les puissances occidentales sont enclines à retenir les aspects négatifs tandis que les pays en développement y voient surtout les gestes d’ouverture de l’Iran.

Il a noté que l’Iran avait fourni en deux mois davantage d’informations sur son programme que dans les deux années précédentes. Téhéran a expliqué comment il avait obtenu tous les éléments nécessaires à la construction de centrifugeuses sur un marché clandestin dirigé par le père de la bombe A pakistanaise.

« Cependant », a ajouté ElBaradeï, « j’inviterais l’Iran à être plus actif en fournissant des informations et en intensifiant sa coopération de sorte que l’agence puisse clarifier d’ici la fin de l’année toutes les grandes questions encore en suspens ».

Les prochains points à vérifier risquent d’être plus sensibles en raison de possibles implications militaires.

L’AIEA veut des explications crédibles sur la présence de traces d’uranium hautement enrichi relevées par ses inspecteurs sur des sites de recherche, ainsi que des renseignements sur les liens entre le traitement de l’uranium, des essais d’explosifs et la conception d’une ogive de missile.

Ali Ashgar Soltanieh, représentant de l’Iran à l’AIEA, a déclaré à des journalistes que le rapport montre la sincérité de l’Iran sur son programme nucléaire, mais il a mis en garde contre l’imposition de nouvelles sanctions.

« Nous poursuivrons dans un esprit de coopération à condition que (…) les pays qui aiment la paix empêchent les Etats-Unis et d’autres de donner de la voix, créer des problèmes et compromettre cette approche constructive par une quelconque mesure au Conseil de sécurité », a-t-il dit.

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