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Nucléaire iranien: méfiance et craintes des monarchies arabes du Golfe

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AFP, Dubaï, 30 novembre – Les six monarchies arabes du Golfe, qui se réunissent en sommet lundi et mardi au Qatar, cachent de moins en moins leur méfiance à l’égard des ambitions nucléaires de l’Iran et redoutent que la crise actuelle ne conduise à un nouveau conflit armé dans la région.

Cette crise du nucléaire iranien sera l’un des principaux sujets à l’ordre du jour du sommet de Doha du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), qui regroupe l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.

Ces six pays, qui voient d’un mauvais oeil que l’Iran devienne une puissance nucléaire régionale, « soutiennent les efforts pacifiques déployés pour régler la crise autour du nucléaire iranien, car toute escalade ne fera que compliquer la situation », a déclaré à l’AFP le secrétaire général du CCG, Aberrahmane Al-Attiya.

« J’invite solennellement toutes les parties, dont l’Iran, à faire valoir le langage de la raison et du dialogue, loin des confrontations et des escalades », a-t-il ajouté en référence au bras de fer entre les pays occidentaux et Téhéran autour du programme d’enrichissement d’uranium que l’Iran refuse de suspendre, malgré deux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu.

Les Occidentaux soupçonnent l’Iran de vouloir utiliser cette technologie pour se doter de l’arme nucléaire, ce que Téhéran nie.

Les dirigeants des pays arabes du Golfe ont longtemps évité d’exprimer publiquement leurs doutes sur les intentions iraniennes.

Mais dans une interview début novembre à des journaux britanniques, le prince héritier de Bahreïn, cheikh Salman ben Hamad Al-Khalifa, a, pour la première fois, accusé la République islamique de chercher à acquérir l’arme nucléaire, exprimant tout haut ce que les dirigeants des pays du CCG pensent tout bas.

Redoutant un nouveau conflit après la guerre Irak-Iran (1980-88), la première guerre du Golfe en 1991 et l’invasion de l’Irak en 2003, les membres du CCG ont proposé, en guise de compromis, la création d’un consortium qui fournirait, sous contrôle international, de l’uranium enrichi aux pays du Moyen-Orient qui en feraient la demande.

L’idée, fraîchement accueillie par Téhéran, constitue « la meilleure garantie pour prévenir la course à l’arme atomique dans la région », estime Riad Kahwaji, directeur de l’Institut d’Analyses militaires pour le Proche-Orient et le Golfe (INEGMA), basé à Dubaï.

« Tant qu’un pays comme l’Iran a la liberté d’enrichir l’uranium, le danger que ce pays parvienne à se doter de l’arme atomique existe », a-t-il déclaré à l’AFP, indiquant que les pays arabes, dont ceux du Golfe, qui ont annoncé leur intention de se doter d’un programme nucléaire à des fins civiles ne pouvaient pas constituer un contrepoids à l’Iran.

« L’Iran possède un véritable programme nucléaire qu’il gère et développe, alors que les pays arabes entendent simplement acquérir des réacteurs pour produire de l’énergie nucléaire », sans maîtriser l’expertise nécessaire au développement de l’arme atomique, a-t-il expliqué.

Le programme nucléaire du CCG a fait l’objet d’une étude de faisabilité qui sera examinée lors du sommet de Doha.

Il consiste à doter les monarchies du Golfe d’une centrale unique, commune à ces six pays, qui sera construite « dans une zone sûre » et devrait être opérationnelle en 2025, a récemment indiqué le sous-secrétaire émirati à l’Energie, Ali ben Abdallah Al-Owais.

« Les monarchies du Golfe, qui multiplient les réunions militaires conjointes, s’inquiètent sérieusement d’une dérive de la crise iranienne vers un conflit armé », a affirmé M. Kahwaji, notant que si leurs territoires étaient touchés, « ces monarchies seraient obligées de s’impliquer dans un tel conflit ».

Mais l’analyste Ibrahim Khayat, un expert en études stratégiques basé à Dubaï, est plus réservé sur le risque de guerre, car, dit-il, « les Etats-Unis sont handicapés par leurs difficultés en Irak et en Afghanistan ».

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