AFP, Paris, 1 décembre – Les six grandes puissances chargées du dossier nucléaire iranien vont commencer à travailler en vue d’une résolution sur de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité de l’ONU contre Téhéran, a-t-on appris de source diplomatique française, samedi à Paris.
« Les six ont accepté d’examiner les éléments d’une nouvelle résolution de sanction » contre l’Iran, accusé par les Etats-Unis de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil, a déclaré cette source qui a requis l’anonymat.
« Un texte de compromis va être élaboré et devrait circuler entre les capitales la semaine prochaine » en vue, en cas d’accord, d’être transmis au Conseil de sécurité à New York, a précisé ce diplomate devant quelques journalistes.
Les six pays (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) se sont réunis samedi après-midi au niveau des directeurs des affaires politiques de leurs ministères des Affaires étrangères au Quai d’Orsay, le siège du ministère français des Affaires étrangères.
Les Etats-Unis avaient envoyé leur secrétaire d’Etat adjoint chargé des Affaires politiques, Nicolas Burns, « numéro trois » du département d’Etat.
La Russie n’était toutefois représentée que par un expert, l’avion du chef de la délégation russe, Sergueï Kisliak, en déplacement à Montréal, n’ayant pu décoller en raison de chutes de neige.
Cette réunion qualifiée « d’informelle » n’a « pas pris de décision mais a permis d’échanger des idées », a assuré la même source à l’issue des travaux.
Toutefois, on peut « raisonnablement estimer que nous pourrons avoir une résolution à court terme », selon ce diplomate, qui s’est dit « relativement optimiste » quant à l’obtention d’un texte au Conseil de sécurité dans les semaines qui viennent.
Il s’agirait de la troisième résolution visant à obliger l’Iran à suspendre son programme d’enrichissement d’uranium.
« Ce sera une résolution de compromis » entre les pays occidentaux qui prônent la fermeté face à l’Iran et ceux, comme la Chine et la Russie, réticents au renforcement des sanctions, a-t-il toutefois souligné.
Téhéran mise sur Moscou et Pékin, beaucoup moins critiques envers ses activités nucléaires et traditionnellement réservés à l’égard de sanctions onusiennes, pour contrer les Occidentaux.
Cette réunion survient dans un climat alourdi par la réunion infructueuse vendredi à Londres entre le négociateur iranien Saïd Jalili et le haut représentant diplomatique de l’Union européenne, Javier Solana, qui s’est déclaré « déçu ».
Un représentant de M. Solana, Robert Cooper, a rendu compte aux hauts diplomates des derniers entretiens avec les Iraniens, avant la remise, attendue sous peu, d’un rapport de M. Solana lui-même.
La rencontre entre MM. Solana et Jalili à été « un désastre », le négociateur iranien ayant fait comprendre que Téhéran voulait dans ce dossier « partir de zéro », a encore affirmé le diplomate français.
« M. Solana en est sorti en se demandant ce que pouvait être l’avenir de la négociation » avec Téhéran, a-t-il assuré.