AFP, Téhéran, 2 décembre – Le négociateur du dossier nucléaire iranien Saïd Jalili va se rendre à Moscou lundi pour des entretiens sur les « affaires stratégiques », a annoncé dimanche le porte-parole de la diplomatie iranienne.
« M. Jalili voyagera à Moscou demain (lundi), pour y discuter d’affaires stratégiques avec de hauts responsables », a dit Mohammad Ali Hosseini lors d’un point de presse.
La Russie a exprimé récemment ses doutes sur l’utilité de nouvelles sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran pour forcer ce dernier à suspendre son enrichissement d’uranium.
Dans le même temps Moscou a accepté samedi avec cinq autres grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et l’Allemagne) d’examiner les éléments d’une nouvelle résolution comportant des sanctions contre Téhéran, selon une source diplomatique française.
M. Hosseini a rappelé dimanche la position de son pays sur ce sujet en déclarant que « si ces puissances essaient de priver l’Iran de ses droits, alors les résolutions et sanctions seront sans effet ».
M. Jalili a eu vendredi avec le diplomate en chef de l’Union européenne Javier Solana un entretien pour jauger de la volonté éventuelle de Téhéran de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium en échange d’une offre de coopération élargie des six grandes puissances.
M. Solana s’est dit « déçu » par sa rencontre avec M. Jalili, qu’un diplomate français a qualifié samedi de « désastre ».
Un des sujets que devrait aborder M. Jalili avec ses interlocuteurs russes est le sort de la centrale nucléaire que construit la Russie à Bouchehr, dans le sud de l’Iran, et dont l’achèvement a été retardé à de multiples reprises.
Téhéran attend toujours la livraison du combustible russe destiné au réacteur, et dont l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie nucléaire) a vérifié la semaine dernière le scellage par les autorités russes.
M. Hosseini a aussi annoncé que le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki se rendra « bientôt » en Russie avec une délégation économique.