Reuters, Brasilia, 5 décembre – Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Mohamed ElBaradeï, se dit soulagé par le rapport des services de renseignement américains faisant état du gel depuis 2003 du programme nucléaire militaire iranien, estimant qu’il lui donnait raison.
Ce rapport, qui contredit la thèse de l’administration de George Bush voulant que l’Iran construise la bombe atomique, « me fait pousser un soupir de soulagement parce qu’il est compatible avec notre évaluation », a déclaré le diplomate égyptien.
Fin octobre, ElBaradeï avait présenté au conseil des gouverneurs de l’AIEA un rapport estimant que l’Iran coopérait, bien qu’insuffisamment, avec l’agence onusienne pour tenter de dissiper les doutes entourant ses activités nucléaires sensibles.
Le rapport américain divulgué lundi « justifie quelque peu » les affirmations de Téhéran sur le caractère non militaire de ses activités, « du moins au cours de ces dernières années », a déclaré ElBaradeï lors d’une conférence de presse à Brasilia.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a estimé que le document américain consacrait une « victoire pour la nation iranienne » face aux puissances mondiales et a réaffirmé que son pays ne ferait aucune concession sur son programme nucléaire civil.
Pour sa part, le président George Bush a déclaré voir dans le document des services de renseignement américains la preuve que l’Iran restait une menace et, tout en assurant continuer à privilégier la diplomatie, a réaffirmé que « toutes les options » étaient ouvertes.
Le rapport américain souligne en effet que l’Iran, qui continue à enrichir de l’uranium, se garde la possibilité de fabriquer éventuellement la bombe atomique, mais ses auteurs disent ne pas pouvoir se prononcer sur ses intentions réelles.
Prié de dire si, à ses yeux aussi, l’Iran posait une menace potentielle, ElBaradeï s’est montré évasif. « Il est évident que nous ne pouvons donner aucune garantie au stade actuel car il reste du travail à faire. »
L’Iran, a-t-il ajouté, doit faire connaître à l’AIEA l’ensemble de ses activités nucléaires passées et présentes, a-t-il souligné. « Le plus tôt nous aboutirons à la résolution pacifique de la question iranienne, le plus tôt nous pourrons nourrir des espoirs de progresser vers un Moyen-Orient pacifique. »