AFP, Téhéran, 28 décembre – La Russie a livré à l’Iran un second chargement de combustible nucléaire destiné à la centrale de Bouchehr (sud), a déclaré un responsable de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), dans des propos rapportés vendredi par l’agence officielle Irna.
« Le second chargement de combustible de la centrale nucléaire de Bouchehr est arrivé vendredi en Iran », a déclaré le vice-président de l’OIEA chargé des centrales nucléaires, Ahmad Fayazbaksh.
Il a précisé que ce second chargement était d’une quantité équivalente au premier chargement livré le 17 décembre.
La Russie doit livrer au total quelque 82 tonnes de combustible nucléaire à l’Iran sur une période de deux mois en huit chargements séparés.
La porte-parole de la société russe Atomstroïexport, Irina Essipova, avait précisé le 20 décembre que la centrale de Bouchehr « ne serait pas lancée avant fin 2008 », une déclaration en contradiction avec les délais évoqués par Téhéran qui espérait un démarrage d’ici deux ou trois mois.
« Les livraisons de combustible vont durer près de deux mois », soit jusqu’à février, avait précisé Mme Essipova.
« Six mois après la fin des livraisons du combustible, nous commencerons des tests avec ce combustible. Lorsque ces tests seront achevés avec succès, nous pourrons alors lancer la centrale », avait-elle expliqué.
La centrale devrait démarrer « d’ici deux à trois mois » à un niveau de 200 mégawatts et atteindre ensuite son plafond de 1.000 Mgw dans les neuf mois qui suivent, avait déclaré pour sa part Mohammad Saïdi, vice-président de l’OIEA chargé des affaires internationales.
La construction de la centrale – un projet que la Russie a repris à l’Allemand Siemens en 1994 – a été retardé à de multiples reprises sur fond de tensions autour du programme nucléaire iranien, les Occidentaux craignant qu’il ne dissimule un projet militaire.
La mise en service de la centrale, convenue in fine pour l’automne 2007, a depuis été repoussée à 2008, les Russes ayant invoqué des problèmes de financement du côté iranien, démentis par Téhéran.
Finalement, la Russie et l’Iran ont annoncé début décembre avoir réglé ces problèmes et un calendrier pour l’achèvement de Bouchehr.
Après la livraison du premier chargement de combustible, la Russie avait estimé que l’Iran n’avait plus besoin de poursuivre l’enrichissement d’uranium, un message repris le même jour par le président américain George W. Bush.
Mais Téhéran a tout de suite rejeté cette demande.
Le chef de l’OIEA, Gholam Reza Aghazadeh, avait expliqué que l’Iran entendait poursuivre ses activités d’enrichissement notamment pour produire du combustible pour la centrale nucléaire de Darkhoyen (sud-ouest) de 360 mégawatts, de construction locale.
L’Iran refuse de suspendre ses activités d’enrichissement d’uranium malgré deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant une suspension de ses activités nucléaires sensibles.