AFP, Téhéran, 30 décembre – Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a affirmé dimanche que la centrale de Bouchehr « démarrera avec une capacité de 50% l’été prochain », alors que le constructeur russe avait affirmé que Bouchehr ne serait pas lancée avant la fin de l’année.
« La centrale de Bouchehr démarrera avec une capacité de 50% l’été prochain », a déclaré M. Mottaki, cité par l’agence officielle Irna.
La porte-parole de la société russe Atomstroïexport, Irina Essipova, avait précisé le 20 décembre que la centrale de Bouchehr « ne serait pas lancée avant fin 2008 ».
La Russie a livré au cours des deux dernières semaines deux chargements du combustible pour la centrale de Bouchehr. Cette livraison doit prendre fin en février prochain.
« Six mois après la fin des livraisons du combustible, nous commencerons des tests avec ce combustible. Lorsque ces tests seront achevés avec succès, nous pourrons alors lancer la centrale », avait expliqué la porte-parole du constructeur russe, ajoutant : « Je ne peux pas dire combien de temps vont durer les tests avec le combustible ».
M. Mottaki a déclaré que « la livraison du combustible sera achevée avec l’envoi de huit chargements ».
« Après l’envoi du combustible, la situation sera prête pour l’injection du combustible et le lancement de la centrale nucléaire de Bouchehr au plus tard l’été prochain conformément à l’accord signé. Soit la moitié de la capacité de la centrale », a-t-il ajouté.
« Les différentes étapes de l’accord se déroulent normalement selon l’accord entre les deux pays et nous en sommes satisfaits », a-t-il affirmé.
La construction de la centrale – un projet que la Russie a repris à l’allemand Siemens en 1994 – a été retardé à de multiples reprises sur fond de tensions autour du programme nucléaire iranien, les Occidentaux craignant qu’il ne dissimule un projet militaire.
La mise en service de la centrale, convenue in fine pour l’automne 2007, a depuis été repoussée à 2008, les Russes ayant invoqué des problèmes de financement du côté iranien, démentis par Téhéran.
Les pays occidentaux craignent que l’Iran utilise la technologie de l’enrichissement d’uranium pour la construction de l’arme atomique alors que Téhéran soutient qu’il veut seulement pouvoir produire du combustible pour ses futures centrales nucléaires civiles.
Après la livraison du premier chargement du combustible, Moscou a appelé l’Iran à « arrêter ses travaux d’enrichissement d’uranium », en notant que l’approvisionnement de Bouchehr en combustible était « assuré pour toute sa durée d’exploitation ».
L’Iran a aussitôt répliqué en affirmant qu’il poursuivrait son enrichissement d’uranium, contre la volonté de la communauté internationale, afin d’alimenter sa future centrale nucléaire de Darkhoyen (sud).
Le ministre iranien de l’Energie, Parviz Fattah, a déclaré que l’Iran avait commencé la construction de la centrale de Darkhoyen dans la province du Khouzestan (sud-ouest), a rapporté dimanche la télévision d’Etat.
« Les experts iraniens vont construire la centrale d’une capacité de 360 mégawatts sous la supervision de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique ».
« Dans la mesure où l’Iran a une solide expérience dans la construction de centrales électriques, la centrale nucléaire (de Darkhoyen) peut être construire avec les capacités locales », a-t-il ajouté.