AFP, Téhéran, 26 février – Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié mardi le programme nucléaire de Téhéran de « grand succès », alors que l’Iran risque de nouvelles sanctions internationales.
« L’un des exemples des réussites (de la République islamique) au cours de ces 29 ans (de son existence) est le dossier nucléaire, dans lequel la nation iranienne est parvenue légitimement à un grand succès », a dit le guide, dans des propos tenus devant l’assemblée des experts et cités par la télévision d’Etat.
L’Iran, qui fait l’objet de deux résolutions du Conseil de sécurité assorties de sanctions à cause de son refus de suspendre son enrichissement d’uranium, risque de nouvelles mesures de l’ONU.
Le guide suprême, la plus haute autorité de l’Etat, a salué « le rôle personnel du président (Mahmoud Ahmadinejad) et sa résistance qui sont très évidents dans le progrès sur le dossier nucléaire ».
Il a aussi salué « la résistance du peuple (sur cette question), et du septième majlis (l’actuel parlement) », qui a tranché selon lui avec « les efforts de certains dans la précédente période ».
Le sixième majlis (2000-2004), dominé par les réformateurs, avait adopté une attitude plus conciliante envers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que l’actuel Parlement dominé par les conservateurs.
L’Iran, qui avait consenti à suspendre ses activités nucléaires controversées en 2003, a renversé la vapeur à l’été 2005, au moment où le président Ahmadinejad a pris ses fonctions.
Il a depuis repris sa conversion d’uranium, puis son enrichissement, et a réduit sa coopération avec l’AIEA.
Le guide suprême n’a pas abordé le sujet du rapport de l’agence sur le programme nucléaire iranien, publié vendredi, qui a conclu ne pas être en mesure de certifier la nature pacifique de ce programme. Les autorités iraniennes ont néanmoins qualifié ce rapport de « succès ».
L’ayatollah Khamenei a dénoncé la « tentative des ennemis de diviser les responsables politiques entre modérés et extrémistes », en expliquant que « dans cette division, ceux qui croient aux principes du régime sont des extrémistes ».
Mais selon lui, ceux « qui ne croient pas aux principes sont une petite minorité » qui n’inclut pas tous les modérés.
Les responsables politiques, qu’ils soient modérés ou réformateurs, n’ont jamais remis en cause le programme nucléaire iranien. Certains ont seulement questionné la rhétorique agressive du président Ahmadinejad sur le sujet.
Le guide suprême a appelé par ailleurs à une forte participation aux législatives du 14 mars prochain, malgré la disqualification d’un grand nombre de candidats réformateurs par les organes du pouvoir, dominés par les conservateurs.
« Avec l’aide de Dieu, les électeurs seront présents en force aux prochaines élections », a dit le guide, qui dirige la République islamique depuis 1989.
Il a souhaité l’apparition d’un « Parlement plus actif pour défendre les intérêts du régime », en espérant à cette fin que les électeurs choisissent « des députés compétents, intelligents, croyants et courageux dans l’expression des valeurs de la révolution ».