Le Monde, 26 février – Les directeurs politiques des ministères des affaires étrangères des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France) et de l’Allemagne se sont réunis, lundi 25 février à Washington, pour étudier de nouvelles sanctions contre Téhéran pour l’amener à cesser l’enrichissement d’uranium. Cette réunion intervient trois jours après la publication du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui constate que l’Iran a fourni de nouvelles informations sur son programme nucléaire mais « de façon lacunaire et non de manière complète et cohérente ». La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, avait jugé que ce rapport apportait d' »excellents arguments à une résolution du Conseil » de sécurité.
L’ambassadeur d’Iran à l’ONU, Mohammad Khazaee, a affirmé, lundi, que de nouvelles sanctions « affaibliraient la crédibilité de l’AIEA ». Réitérant le refus de Téhéran de suspendre l’enrichissement d’uranium il a jugé qu’une future résolution serait basée sur des allégations, mais « pas sur le rapport de l’AIEA ».
Par ailleurs, des documents présentés, lundi, au Conseil des gouverneurs de l’AIEA, à Vienne, montrent que l’Iran pourrait avoir mené des travaux en vue de la construction d’armes nucléaires au-delà de 2003, selon l’ambassadeur britannique, Simon Smith. Contredisant ainsi, si l’information était vérifiée, un rapport des services de renseignement américains (NIE) de décembre 2007. Téhéran a vivement démenti.
De son côté, au cours d’un point de presse, lundi, l’ambassadeur d’Iran en France, Ali Ahani, a mis en garde Paris contre « sa ligne dure » et « son alignement sur les Américains » dans le dossier nucléaire, laissant entendre que cela pourrait avoir des conséquences pour les entreprises françaises travaillant en Iran.