Reuters, Téhéran, 8 avril – Le président iranien Mahmoud Ahmadjinejad annonce que l’Iran a commencé à installer 6.000 centrifugeuses de nouvelle génération dans son complexe nucléaire souterrain de Natanz.
Ces centrifugeuses pourraient lui permettre d’enrichir davantage d’uranium. Téhéran avait installé l’an dernier 3.000 centrifugeuses à Natanz, suffisamment pour enrichir l’uranium à une échelle industrielle.
« Aujourd’hui a débuté l’installation de 6.000 centrifugeuses avancées. (…) Je donnerai ce soir plus de détails à ce sujet », a déclaré Ahmadinejad, cité par l’agence de presse Isna.
Le 8 avril marque en Iran la « journée nationale de la technologie nucléaire ». En 2007, Ahmadinejad avait profité de cette occasion pour annoncer que l’enrichissement de l’uranium avait atteint une ampleur industrielle.
Le président iranien, qui s’exprimait de Natanz, doit faire de nouvelles annonces mardi soir à Téhéran. « Je promets de donner d’autres bonnes nouvelles », a-t-il déclaré selon la télévision publique.
« GRANDS PROGRÈS »
Cette annonce est un nouveau revers pour le Conseil de sécurité de l’Onu, qui a déjà infligé à Téhéran trois séries de sanctions économiques, diplomatiques et techniques, dont le gouvernement iranien assure qu’elles n’ont eu aucun effet.
« Nous avons effectué de grands progrès alors que nous subissions des sanctions (…). Elles nous ralentissent peut-être, mais elles encouragent nos scientifiques à poursuivre leurs progrès », a assuré Ahmadinejad.
Téhéran table sur l’épuisement des tentatives occidentales de s’opposer à sa recherche nucléaire, en raison de la dépendance internationale vis-à-vis du pétrole et du gaz iraniens.
Les centrifugeuses font tourner à très grande vitesse des échantillons d’uranium et en séparent ainsi les différents isotopes, afin d’isoler les plus radioactifs.
Selon les experts en nucléaire, l’Iran prévoit de remplacer ses centrifugeuses « P-1 », obsolètes, par un nouveau modèle dérivé des « P-2 » obtenues sur le marché noir.
Ils estiment par ailleurs que 1.500 centrifugeuses suffiraient à produire 20 kg d’uranium hautement enrichi, soit la quantité minimale pour une tête nucléaire.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, plus l’Allemagne, doivent se réunir à la mi-avril afin d’évoquer un éventuel renforcement des propositions incitatives destinées à persuader l’Iran de suspendre ses activités d’enrichissement.
Téhéran rejette toute entrave à ses travaux dans le domaine nucléaire en échange d’avantages commerciaux, et n’accepte de négocier qu’avec l’Agence internationale de l’énergie atomique