AFP, Moscou, 8 avril – Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé mardi que de nouvelles sanctions internationales contre Téhéran n’étaient « pas d’actualité » alors que Washington vient de brandir cette menace contre l’Iran.
« Ce n’est pas d’actualité », a déclaré M. Lavrov, interrogé par la radio russe Echo de Moscou.
« La résolution (de l’ONU) prévoit que l’Iran a 90 jours pour répondre et ce délai n’a pas encore expiré. Nous allons attendre la réponse de l’Iran. Je ne pense pas qu’elle plaira à tout le monde », a ajouté M. Lavrov.
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté début mars une résolution qui donne trois mois à l’Iran pour suspendre l’enrichissement d’uranium et le retraitement, avant d’envisager un nouveau train de sanctions.
La Maison Blanche a menacé mardi l’Iran d’un isolement croissant et de nouvelles sanctions face à son refus de céder aux pressions internationales sur son programme nucléaire, avec l’annonce par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad de l’installation prochaine de 6.000 nouvelles centrifugeuses.
Interrogé sur la différence d’approche entre la Russie et les Etats-Unis, le chef de la diplomatie russe a estimé que son pays prônait exclusivement une « règlement par la négociation », alors que Washington fait une « nuance » en n’excluant aucune « variante », en référence aux scénarios militaires.
« Nous n’imaginons même pas d’autres variantes. Mais si la force (militaire) est utilisée, alors un tas de problèmes au Proche-Orient deviendront insupportables et les tentatives de règlement seront définitivement ruinées », a expliqué M. Lavrov.
Avec Washington, Paris a également évoqué mardi l’éventualité de « renforcer » les sanctions contre l’Iran.
Les six grandes puissances impliquées dans les négociations sur le programme nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) doivent se réunir à nouveau à la mi-avril pour discuter de leur stratégie face à Téhéran.