"Notre offre est basée sur le fait que nous connaissons très bien l’Iran de l’intérieur", a dit Berlusconi à l’issue d’une discussion d’une heure à Rome avec le président américain. "Nous avons quelques grandes compagnie qui y sont implantées".
"Nous devons à l’évidence nous assurer que l’énergie nucléaire n’est utilisée que pour des raisons pacifiques", a poursuivi Berlusconi lors d’une conférence de presse conjointe.
Bush a souligné qu’il préférait régler la question par des moyens diplomatiques, mais il a répété que "toutes les options sont ouvertes", sont leitmotiv destiné à convaincre l’Iran que Washington est prêt à recourir à une intervention militaire pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire.
Berlusconi a réitéré l’offre de l’Italie de se joindre au groupe négociant avec l’Iran, constitué des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et de l’Allemagne. L’Italie est l’un des premiers partenaires commerciaux de l’Iran en Europe.
"J’ai dit à Silvio que je l’envisagerais sérieusement", a dit Bush à des journalistes.
"J’ai cependant aussi dit que chacun d’entre nous, ‘cinq plus un ou non’, nous devons adresser le même message aux Iraniens, à savoir ‘suspendez de manière vérifiable votre programme d’enrichissement sinon vous risquez de nouvelles sanctions et davantage d’isolement".
VISITE AU VATICAN VENDREDI
Le président américain a reçu un accueil plutôt frais du public italien, quelque 2.000 personnes ayant protesté contre sa venue mercredi. On a observé jeudi des manifestations isolées, notamment un petit groupe qui scandait "Bush, go home" lorsqu’il s’est rendu à l’Académie américaine de Rome.
Déplorant "la désinformation et la propagande" entretenues au sujet des Etats-Unis, Bush a déclaré à des entrepreneurs italiens: "La meilleure diplomatie pour l’Amérique, notamment auprès des jeunes, est de vous accueillir chez nous. Nous avons de l’empathie, nous sommes un pays ouvert, nous aimons les gens et avons l’esprit d’entreprise."
En Italie, troisième étape de son voyage d’une semaine en Europe, le chef de la Maison blanche a pu compter sur un soutien chaleureux de Berlusconi, dirigeant conservateur qui remplit un troisième mandat de président du Conseil depuis sa victoire aux législatives d’avril.
Il dispose toutefois de moyens de pression limités en Europe pour isoler Téhéran et obtenir l’envoi de renforts militaires en Afghanistan. Du fait de sa politique irakienne, Bush est impopulaire sur ce continent, où l’on se tourne de plus en plus vers son successeur à la Maison blanche.
Bush se rendra au Vatican vendredi avant de poursuivre sa tournée vers Paris, Londres et l’Irlande du Nord.