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Nucléaire : pression occidentale renforcée sur l’Iran

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Le "meilleur choix à faire" pour l’Iran, a commenté le président américain lors d’une conférence de presse en Allemagne, serait d’accepter l’offre de coopération que doit remettre, samedi, à Téhéran le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana, au nom des six pays qui traitent le dossier nucléaire iranien (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Russie et Chine).

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a, de son côté, averti que l’Iran n’échangerait pas sa "dignité" contre des avantages qui lui seraient proposés. Il s’est aussi attaché à réduire le problème qui oppose son pays au Conseil de sécurité de l’ONU depuis 2006 à la confrontation avec les Etats-Unis, voire avec le seul George Bush. Ce qui suggère, ainsi que des diplomates occidentaux en sont convaincus, que l’Iran joue la montre jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle administration américaine, et n’envisage guère d’enclencher un règlement négocié de la crise avant cette échéance. Le Conseil de sécurité exige de l’Iran qu’il suspende ses activités d’enrichissement d’uranium. "Ton ère est révolue", a dit le président iranien en parlant de M. Bush, le qualifiant d’"homme maléfique" qui est "entré en Afghanistan, en Irak, et a annoncé que l’Iran serait sa troisième cible". "Par la grâce de Dieu, tu n’endommageras pas un centimètre de la terre sacrée d’Iran", a-t-il ajouté.

Le dossier nucléaire iranien est entré dans une nouvelle phase de tensions, avec un retour des spéculations sur la possibilité d’une action militaire que pourrait décider Israël. Dans ce climat, les Européens – et la France a l’intention de faire valoir cette ligne lors de sa présidence de l’Union européenne, qui commence le 1er juillet – semblent s’acheminer vers l’adoption de nouvelles mesures contraignantes contre l’Iran.

DURCISSEMENT GÉNÉRAL

Le secteur financier iranien, notamment les banques Melli et Saderat, mentionnées dans la dernière résolution de sanctions de l’ONU votée en mars, serait ciblé. Les appels de l’ONU à exercer de la "vigilance" sur les activités de ces institutions seraient transformées, au niveau européen, en interdiction ferme de transactions.

Si certains pays comme l’Autriche seront difficiles à convaincre pour durcir les sanctions, un changement notable s’est produit depuis le retour au pouvoir à Rome de Silvio Berlusconi car l’Italie, partenaire économique important de l’Iran, est désormais d’accord pour aller de l’avant, disent des diplomates.

Un facteur important pèse désormais dans le débat entre responsables européens et contribue à un durcissement général envers l’Iran. Il s’agit du dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui constatait, le 26 mai, que Téhéran n’avait pas apporté les clarifications nécessaires sur ce qui est soupçonné d’être le volet militaire de son programme nucléaire. Ce rapport se penche sur les études iraniennes portant sur la mise au point d’une tête de missile pouvant accueillir une charge nucléaire, sur des essais d’explosifs de haute intensité, et sur un projet de possible site de test nucléaire – autant d’éléments que l’AIEA a décrit comme "source de sérieuse préoccupation". La chancelière allemande, Angela Merkel, a commenté, mercredi, qu’il fallait "réagir" à ce rapport "avec des sanctions accrues si nécessaire".

Les grandes puissances poursuivent leur double approche de la carotte et du bâton pour tenter de convaincre l’Iran de suspendre l’enrichissement d’uranium. L’offre que doit présenter l’émissaire européen, Javier Solana, aux responsables iraniens est une amélioration de celle qu’avaient déjà présentée les "Six" en juin 2006, expliquent des diplomates.

Outre des propositions de coopération dans le nucléaire civil et au plan commercial, elle porte sur des consultations régionales au Moyen-Orient sur les questions de sécurité. Elle inclut aussi une "chorégraphie" particulière pour la suspension de l’enrichissement, selon des sources diplomatiques. La mise au point de cette nouvelle offre avait été demandée par la Russie et la Chine, à l’approche du vote de la résolution 1803 à l’ONU.

L’Iran, de son côté, a fait parvenir une contre-offre à ses interlocuteurs, mettant en exergue son poids régional au Moyen-Orient, tout en revenant sur une idée de "consortiums" internationaux pouvant accompagner la poursuite de son programme d’enrichissement d’uranium. Le texte iranien, daté du 13 mai, fait cependant l’impasse sur la question centrale de la suspension de l’enrichissement.

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