En visite à Paris, le président américain George W. Bush s’est déclaré "déçu" de ce rejet.
Le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki a précisé après avoir rencontré Javier Solana que la réponse de Téhéran dépendrait de la réaction des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU -Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine et Russie- et de l’Allemagne au propre éventail de propositions soumises en mai par l’Iran.
"Nous attendons de recevoir les points de vue précis du 5+1 aux propositions", a-t-il expliqué dans une déclaration. "Il est naturel que la réponse de l’Iran" aux propositions des Six "prenne en considération la réponse donnée par le 5+1" aux offres de l’Iran.
Les Six ont appelé Téhéran à mettre fin à son programme d’enrichissement d’uranium sous peine de subir de nouvelles sanctions plus sévères.
Selon Téhéran, M. Solana a également présenté au régime iranien une lettre des ministres des Affaires étrangères du groupe des Six en plus des propositions. Aucun détail n’a été fourni sur la teneur de la missive.
Dans la matinée, le porte-parole du gouvernement iranien Gholam Hossein Elham avait prévenu, selon l’agence officielle IRNA, que "si la suspension (de l’enrichissement d’uranium) est incluse dans le paquet", l’offre "ne sera pas du tout prise en considération".
George W. Bush s’est dit "déçu que les dirigeants aient rejeté cette offre généreuse d’emblée". Par ce rejet, Téhéran envoie à la population un "signal", celui que les autorités veulent "l’isoler encore plus", a-t-il dit lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Nicolas Sarkozy à Paris.
Le président français a de son côté rappelé sa position, selon laquelle l’"obtention par l’Iran de la bombe nucléaire est inacceptable". Nicolas Sarkozy a exhorté Téhéran à laisser le processus d’inspections de la communauté internationale se dérouler pour preuve de sa bonne foi: "s’ils n’ont rien à cacher, qu’ils le montrent".
Son ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a quant à lui averti dans un entretien au quotidien saoudien Okaz de samedi que de nouvelles sanctions seraient imposées à l’Iran s’il rejetait les propositions des Six.
Avant de s’envoler pour l’Iran, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) Javier Solana avait précisé que l’offre des Six visait à s’adresser "aux intérêts essentiels de l’Iran".
Avec cette offre "généreuse", "l’Union européenne et les six pays que je représente montrent leur désir de développer une relation constructive et de coopération avec l’Iran dans le champ nucléaire et de nombreux autres secteurs", avait-il dit, soulignant que les propositions étaient destinées "à soutenir l’Iran dans le développement d’un programme d’énergie nucléaire moderne".
M. Solana a rencontré samedi M. Mottaki ainsi que le principal négociateur iranien chargé du nucléaire Saïd Jalili.
La nouvelle offre des Six a fait l’objet d’un accord en mai, des diplomates parlant de changements essentiellement symboliques par rapport à leurs premières propositions de 2006 -assorties de la condition que l’Iran suspende son programme d’enrichissement d’uranium- et du maintien de la menace de sanctions supplémentaires de l’ONU.
D’après l’Iran, ses activités d’enrichissement d’uranium visent uniquement à produire de l’électricité, et non à mettre au point des armes nucléaires. AP